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Critique de chieuxabigael


Tout d'abord, je voudrais remercier l'auteure de m'avoir permis de découvrir son univers. le titre du livre, la bibliothèque, et la couverture, magnifique, ne pouvaient que donner envie à une amoureuse des livres comme moi.

Difficile de résumer ce roman en quelques mots tellement il est dense et complexe. Essayons tout de même. Grandir, c'est l'histoire d'Émilie, une petite fille née au sein du technomonde, un univers futuriste où la technologie a investi tous les aspects de la vie. Des ordinateurs qui veillent sur le bonheur de la population, s'appliquant à satisfaire le moindre de nos besoins, un monde où la famine, la guerre, la misère n'existent plus. le paradis ? Pas si sûr. Car l'idéal des uns n'est pas forcément celui des autres et quand les premiers cherchent à imposer leur vision, l'utopie vire à la dystopie. C'est ce que va découvrir Émilie le jour où, pour une raison qu'elle-même ne comprend pas forcément, elle refuse le REVERY, ultime cadeau du technomonde à ses citoyens et condition nécessaire pour s'intégrer dans cette société ultra-numérique. Elle est alors envoyée dans un centre où l'on enferme les gens considérés comme inaptes. C'est à dire ne correspondant pas aux normes définies par la société. Au moment où elle s'apprête à céder à la pression et à prendre le REVERY, elle est transportée dans un endroit merveilleux : la bibliothèque. Un lieu hors du temps où les âmes viennent rêver chaque nuit. Une découverte inédite pour la petite fille qui a grandi dans un monde où les livres ont totalement disparu. Et en tant qu'apprentie bibliothécaire, Émilie va devoir apprendre à rêver et à faire rêver.

C'est le début d'une longue histoire où rêves et réalité s'entremêlent si bien que, à l'image d'Émilie, on ne sait plus très bien dans quelle dimension on se trouve. On se contente alors de se laisser emporter et de suivre Émilie dans ses aventures. L'auteure a réussi son pari et à la fin, quand l'histoire se termine et qu'on retrouve la bibliothèque, on a un peu cette impression de sortir d'un rêve, au point qu'on en viendrait presque à regretter son retour dans la bibliothèque. Car c'est le propre des rêves, comme des livres d'ailleurs : au moment où tout s'arrange, il est temps pour nous de regagner le monde réel.

À l'instar de ses personnages, ce roman refuse de se laisser ranger dans une case. Dans cette histoire où les ordinateurs du technomonde côtoient les créatures féeriques des mythes et légendes, où la technologie et la magie s'affrontent, il se fait tour à tour conte philosophique, récit d'apprentissage et d'aventure, roman de science-fiction, mythe fantastique… Avec subtilité et poésie, l'auteure nous pousse à réfléchir à ce qu'est la liberté et à quelles sont nos valeurs. À une époque où la technologie se fait de plus en plus présente dans notre quotidien, où l'on passe son temps à annoncer la mort du livre, où l'intolérance nous pousse à effacer nos différences, je pense qu'il n'est pas inutile de se poser certaines questions.

Bref, un premier tome que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir, bien qu'il soit assez exigeant. L'histoire est complexe et je la conseille à des lecteurs ayant un bon niveau de lecture. Malgré la jeunesse du personnage principal, ce n'est pas du tout un livre pour enfant. C'est d'ailleurs agréable de retrouver cette poésie et cette innocence propre à l'enfance dans une histoire pour adulte. La seule chose que j'ai à déplorer, c'est quelques passages que j'ai trouvé un peu longs. Je comprends l'envie de l'auteur de nous faire découvrir l'univers étonnant qu'elle a créé, mais certains passages un peu trop descriptifs à mon goût auraient peut-être gagné à être raccourcis. Après, ce n'est que mon avis. Il faut savoir que je ne suis pas très sensible aux descriptions de façon générale. Je n'arrive pas à visualiser le décor des romans. Si je trouve telle ou telle phrase jolie — le roman regorge d'ailleurs de belles trouvailles —, cela ne reste toujours pour moi que des mots. Donc, sans doute que ces passages plairont à d'autres à l'imagination plus visuelle que la mienne.
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