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Critique de Foxfire


L'ambition des auteurs est de présenter des criminels dont les méfaits s'inscrivent dans L Histoire et en ont même modifié le cours, que ce soit politiquement, juridiquement ou socialement.
Note d'intention alléchante, n'est-ce pas ? Il est toujours intéressant de découvrir L Histoire par le petit bout de la lorgnette et encore plus de découvrir que la grande Histoire est faites de petites histoires.
Hélas, le livre de di Folco et Stavrides, qui promettait tant, est complètement raté.

Certains sujets choisis sont très anecdotiques et ne répondent pas à la note d'intention de l'ouvrage. Par exemple, le cas de Guido Franeschini, s'il est romanesque à souhait, un homme maltraitant son épouse dans l'Italie du 17ème siècle, n'est qu'un fait divers n'ayant aucune incidence réelle sur L Histoire.
De même, l'histoire d'Honoré-François Ulbach, qui assassina en 1827 une jolie bergère dont il était fou amoureux est un triste crime passionnel. Que Victor Hugo ait assisté à l'exécution d'Ulbach et que que le dégoût inspiré par ce triste spectacle ait renforcé sa conviction abolitionniste n'en fait pas pour autant autre chose qu'un fait divers.

Et lorsque les cas abordés correspondent bien à la note d'intention des auteurs en présentant une dimension historique, c'est le traitement du sujet qui est raté.
Par exemple, les chapitres consacrés à Guy Eder de la Fontenelle (dont les méfaits ont pour cadre les guerres de la Ligue au 16ème siècle) ou à Dmitri Bogrov (qui assassina un ministre dans la Russie pré-bolchévique) sont très mal menés. Les auteurs peinent à rendre compte de façon claire du contexte relatif à chaque cas. Les récits sont confus et le lecteur, qui ne serait pas très au fait de ces contextes historico-politiques (ce qui est mon cas) voit sa confusion accentuée.

Le style des auteurs ne vaut guère mieux que la narration. L'écriture est prétentieuse, le style parfois pompeux. Mais finalement, ça ressemble à du Bellemare.

Ces défauts de narration et d'écriture m'ont empêché d'accrocher aux histoires racontées ici. Un comble alors que certains sujets abordés promettaient d'être passionnants et éclairants : Joseph le Bon, diable d'Arras, qui s'est illustré par son zèle lors de la Terreur ; le destin de Germaine Berton aurait pu être l'occasion de découvrir le monde des anarchistes français du début du 20ème siècle ; le cas de Shiro Ishii, le docteur anthrax, aurait dû d'avantage insister sur l'aspect politique de ce crime contre l'humanité méconnu ; les liens entre les triades et Tchang Kai-Chek auraient pu être dévoilés de façon plus pertinente et plus claire à travers le destin de du Yuesheng...

Tous ces sujets auraient dû me passionner mais, à cause du traitement proposé (les articles wikipedia sont moins ennuyeux et moins prétentieux), n'ont provoqué que des bâillements. A tel point que je ne suis même pas allée plus loin que les deux tiers du livre. J'ai abandonné cette lecture fastidieuse, terrassée par l'ennui.
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