La revenue

Le thème abordé par ce roman n’est pas rose : peut-on considérer une enfant comme un objet, se l’approprier quand on en a besoin et le rejeter dès que les circonstances font qu’il est de trop? C’est un très bon sujet mais il a malheureusement été traité de façon trop simpliste, superficielle. Pour être emballée, j’aurais voulu un roman polyphonique afin d’entendre les voix d’Adriana (très beau thème sur la résilience) celle de la mère biologique (est-ce la culpabilité qui sous-tend sa froideur?), de la mère adoptive, du père et de tant d’autres. Les caractères des personnages sont survolés, à peine effleurés. Il aurait aussi fallu étoffer, situer l’action dans un contexte social, parler de la misère, des différences de classe. Et surtout dévoiler dès le début le pourquoi du retour de cette petite fille dans sa famille biologique. De le faire à la fin n’a, me semble-t-il, eu de raison de de créer un suspense factice qui n’apporte rien à l’histoire. Dommage qu’un si beau sujet ait été ainsi bâclé.
Je sors de cette lecture sur ma faim.