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Critique de LiliGalipette


Édouard Tulane est un lapin de porcelaine. Sa petite propriétaire, Abilane Tulane, se régale de l'habiller avec des tenues de qualité et de faire briller sa montre à gousset en or. « Je t'aime, Édouard ! [...] J'espère qu'on ne sera jamais séparés. » (p. 26) Mais le beau jouet ne se préoccupe que de lui-même : il a une très haute opinion de sa personne et se moque bien de l'affection de la fillette. « Comment une histoire peut-elle avoir une fin heureuse s'il n'y a pas d'amour ? » (p. 42) Édouard le vaniteux va découvrir cette réponse après de nombreuses péripéties. Perdu alors qu'il se trouvait sur un bateau voguant vers Londres, il fait pour la première fois l'expérience de la solitude. « Le lapin de porcelaine se posa enfin au fond de l'océan, le visage contre le sol. Et là, la figure dans la vase, il connut sa première véritable émotion. Édouard Tulane avait peur. » (p. 57) Au gré de hasards et de tristes rebondissements, il passe de mains en mains, perd peu à peu de sa superbe et son bel habit soyeux s'use et s'abîme. de dangers en nouveaux foyers, le lapin apprend enfin à aimer et à se préoccuper davantage des autres que de lui-même. « Et tandis qu'il écoutait, son coeur s'ouvrait. » (p. 109) Mais long sera le chemin avant qu'il retrouve sa première propriétaire.

Ce conte superbement illustré est tendre et cruel, comme l'enfance qui passe. En suivant le lent apprentissage de ce dandy de porcelaine, j'ai pleuré à plusieurs reprises. « Il se demanda combien de fois il devrait quitter les gens sans avoir l'occasion de leur dire adieu. [...] Il aurait aimé pouvoir pleurer. » (p. 112) En mettant en scène un jouet, l'autrice ne craint pas de parler d'abandon, de dépression et de maltraitance infantile. Chaque nouvelle rencontre du bel Édouard est une manifestation des qualités humaines : compassion, tendresse et dévouement. « Les lapins n'ont pas besoin de vêtements. / Il m'a semblé que celui-ci en avait besoin. » (p. 84) Je suis ravie d'avoir enfin lu ce roman repéré depuis des années ! Et il est certain que j'y reviendrai.
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