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Critique de diamelee


Il existe des douleurs qui font une vie ou plutôt, s'y incrustent, la modèlent et se l'approprient. Elles envahissent l'être et malmènent son corps, son coeur, son âme. Elles minent toute vitalité et laissent une plaie béante, riche en souffrance. L'humain prend un malin plaisir à s'auto détruire et il le fait avec tact et précision. Il sait si bien dissimuler le mal, la noirceur de l'âme, la méchanceté, le silence complice, le sourire sournois, l'hypocrisie. Tout se fait dans un maudit silence. Fi des vies détruites. Fi des corps et des âmes brisés. La vie continue. Sans remords.

Yandé est une femme qui a oublié de grandir. Qui a refusé de grandir. Malgré son époux et ses deux filles, le monde des adultes lui fait peur. La révulse au plus haut point. Ce monde n'a pas l'air fait d'amour, de tendresse, de compréhension, dans ses souvenirs. Alors, elle n'en veut pas et le rejette le plus loin possible d'elle. Pourra-t-elle toujours garder ce monde de destruction qui se meut en elle? Comment faire pour devenir adulte? Son retour au pays apaisera-t-il ses peurs, ses souffrances?

Une vie ravagée. Tel est le sujet que nous fait découvrir l'auteure. Elle nous invite dans ce monde du silence coupable qu'affectionnent certaines familles. Un monde sourd, aveugle et muet à souhait qui permet aux consciences de ne point se torturer. de vivre sereinement. Ce voyage en terre familiale éveille les peurs de Yandé, les nausées aussi. Cependant, elle ressent le besoin d'y aller. C'est un besoin vital. La plume de l'auteure est alerte et fine. Elle permet de soulever des questions quant à la place de la femme, de l'enfant, de l'orphelin dans la société sénégalaise. Des questions se posent, des théories se créent. Une fois le roman fermé, il nous reste le sentiment d'une sorte d'impunité par rapport à certaines personnes. Un jour, peut-être, justice se fera.
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