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Critique de BazaR


Ce roman m'apparait comme l'ancêtre de beaucoup de livres et de films qui ont fleuri depuis sa publication en 1960. Mais il n'est lui-même qu'un maillon d'une chaine créée il y a bien longtemps.

En lisant le 4ème de couverture, je m'attendais à quelque chose d'un peu différent : l'ordinateur auquel l'humanité a confié les rênes de son destin s'arrête de bosser, et l'homme doit donc reprendre le contrôle de sa société. Je croyais qu'on allait se centrer sur la difficulté à retrouver ce contrôle.

Ben pas du tout ! On a plutôt affaire à une version informatique de la créature de Frankenstein (d'où la chaine de tout à l'heure). Se pourrait-il que l'ordinateur aux commandes finisse par considérer que sa survie prime sur son job ? Vulcain 3 fait tourner ses bandes magnétiques et troue ses cartes de données pour régler la question. Il fera des émules : Hal 9000 (quoique dans ce cas il s'agit peut-être simplement d'une mauvaise programmation) et bien sûr Skynet (dans Terminator). Vulcain 3 a le désavantage sur Skynet de ne pas disposer d'un internet : l'accès aux informations sur le monde réel est plus difficile pour lui, et c'est un des noeuds du roman (qui du coup ne fonctionnerait pas de nos jours).

Là, vous vous dites peut-être « encore un truc d'être inorganique qui veut supprimer les humains qu'il considère comme obsolète », déjà lu, digéré, rabâché.
Voire ! On a affaire à Philip K. Dick tout de même.

Dick décrit avec brio cette société humaine qui s'est organisée sous le commandement de Dieu Vulcain 3. Après une guerre atomique désastreuse, les hommes ont décidé qu'ils n'étaient plus aptes à gouverner sans bousiller leur environnement et eux-mêmes au passage. Mais même dans cette structure dominée par un ordi, l'homme reste l'homme. La structure devient pyramidale et chacun essaie de grimper au niveau supérieur. Au niveau du Directoire c'est la foire d'empoigne, avec police privée, paranoïa, complot, élimination du supérieur pour cause de traitrise envers le système. Aux niveaux inférieurs on bourre le crâne des masses sur la merveilleuse époque que l'on vit là. L'utopie n'est-ce pas ? A défaut de liberté menant à l'autodestruction, les hommes ont à présent une vie stalinienne. C'est Brasil ou 1984. Charybde et Scylla, si vous m'entendez…
Et bien sûr, il y a un groupe d'hommes qui préfèrent Charybde et veulent retrouver leur libre-arbitre. Ils sont sacrément bien organisés et donnent des cheveux blancs au Directoire.

C'est tout ?
Non. Dick s'amuse avec cette paranoïa, multiplie les conjectures imaginées par les acteurs, perd le lecteur dans une masse de possibles avant d'aligner quelques indices convergeant vers une vérité. Et là on a droit à du récit asimovien, avec des révélations surprenantes mais raisonnées qui remettent en question ce que l'on pensait de tel ou tel personnage.
Car Vulcain 3 n'est pas le seul ordi. Il existe un Vulcain 2, une sorte d'ancêtre qui fonctionne encore.
Et je ne vous ai pas parlé des fameux marteaux du titre.
Et cela finit en une bataille qui m'a rappelé le combat de Sion dans Matrix Revolutions.

Non, décidément, j'ai passé de très bons moments à lire ce petit Dick. Je n'en lis pas assez, c'est certain.
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