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Critique de YRES


Joël Dicker n'a aucun talent d'écriture et pire encore il commet des erreurs de concordance des temps et des erreurs d'emploi des expressions usuelles.
Il est incapable de décrire un paysage, un personnage ou quoi que soit d'autre autrement que par un adjectif souvent banal ou inapproprié.
Ses dialogues sont indigents et démontrent qu'il ne maîtrise même pas les niveaux de discours élémentaires.
La plus grande énigme reste son obtention de prix prestigieux et notamment celui de l'académie Française pour « L'affaire Harry Quebert ». En creusant un peu on découvre que son vieil éditeur (probablement subjugué par son jeune protégé) lui a fait profiter de ses relations de l'académie Française. Sa popularité s'est développée sur cette base d'autant qu'il s'y greffe des enjeux économiques. Beaucoup de lecteurs ne s'attachant qu'à une intrigue qui ne s'encombre jamais de vraisemblance d'aucune sorte et notamment psychologique sont enthousiastes. Dicker écrit en effet ses romans au fil de l'eau sans en connaître lui-même la fin et en s'ingéniant à reconstruire une nouvelle histoire dès qu'il est arrivé à une fin plausible pour remettre en cause l'intuition du lecteur et plus encore produire un roman long voire très long. Ses personnages ne sont que des marionnettes dont le profil psychologique est à la merci d'un dialogue ou d'un changement d'orientation de l'intrigue.
Dicker dispose d'un réseau de protecteurs qui lui assure même un relais dans des émissions dont on aurait pu espérer de l'objectivité.

Les interviews de Dicker se placent toujours à un niveau d'analyse trop philosophique et global pour qu'apparaisse la pauvreté de sa littérature. Aucun journaliste ne prendrait le risque de décortiquer son style par le détail sur un extrait.

Un examen un peu critique des premières lignes du roman en question ici permet pourtant de bien se rendre compte de l'indigence du style.
Le texte est l'original truffé de quelques remarques entre crochets mettant en évidence les critiques qui peuvent être faites.

Il était 7 heures du matin. Elle courait, seule, le long de la route 21, dans un paysage verdoyant [description simplette]. Sa musique dans les oreilles, elle avançait à un très bon rythme [expression creuse]. Ses foulées étaient rapides[platitude 1], sa respiration maîtrisée [platitude 2] : dans deux semaines, elle prendrait le départ du marathon de Boston. Elle était prête.
Elle eut le sentiment que c'était un jour parfait [parfait parce que le soleil irradiait…?] : le soleil levant irradiait les champs de fleurs sauvages, derrière lesquels se dressait l'immense forêt de White Mountain [la forêt se dresse tiens ?].
Elle arriva bientôt à la station-service de Lewis Jacob, à sept kilomètres exactement [pourquoi exactement ?] de chez elle. Elle n'avait initialement pas prévu d'aller plus loin [lourd], pourtant elle décida de pousser encore un peu l'effort [original comme expression !]. Elle dépassa la station-service et continua jusqu'à l'intersection de Grey Beach. Elle bifurqua alors sur la route en terre que les estivants prenaient d'assaut [cliché] lors des journées trop chaudes. Elle [« Elle » c'est la route maintenant ] menait à un parking d'où partait un sentier pédestre qui s'enfonçait dans la forêt de White Mountain jusqu'à une grande plage de galets au bord du lac Skotam. En traversant le parking de Grey Beach, elle vit, sans y prêter attention, une décapotable bleue aux plaques du Massachusetts [décapotable bleue du Massachusetts sans y prêter attention ?]. Elle s'engagea sur le chemin et se dirigea vers la plage [le chemin mène à la plage en même temps].
Elle arrivait à la lisière des arbres,[de la forêt plutôt !] lorsqu'elle aperçut, [virgule inappropriée] sur la grève, une silhouette qui la fit s'arrêter net [pourquoi ?]. Il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte de ce qui était en train de se passer [lourd ! Et que se passe-t-il réellement ?]. Elle fut tétanisée par l'effroi [Elle ne pouvait donc plus bouger alors]. Il [qui est ce « il » ?] ne l'avait pas vue. Surtout, ne pas faire de bruit, ne pas révéler sa présence : s'il la voyait, il s'en prendrait forcément à elle aussi. Elle se cacha derrière un tronc.
L'adrénaline [n'était elle pas tétanisée et d'où lui vient cette adrénaline ?] lui redonna la force de ramper discrètement sur le sentier, puis, lorsqu'elle s'estima hors de danger [Elle serait donc redevenue très calme tout d'un coup ?], elle prit ses jambes à son cou [cliché]. Elle courut comme elle n'avait jamais couru [cliché]. Elle était volontairement [le « volontairement » est de trop. Si c'était involontaire on aurait dit qu'elle l'avait oublié.] partie sans son téléphone portable. Comme elle s'en voulait à présent ! [enfantin ou destiné aux enfants]
Elle rejoignit la route 21. Elle espérait qu'une voiture passerait : mais rien [Elle a attendu alors ? Combien de temps ?]. Elle se sentait seule au monde [cliché ridicule]. Elle piqua alors un sprint [peu élégant ] jusqu'à la station-service de Lewis Jacob. Elle y trouverait de l'aide. Quand elle y arriva enfin[pourquoi « enfin » ? Rien n'indique que ce fut long], hors d'haleine, elle trouva porte close. Mais voyant le pompiste à l'intérieur elle tambourina jusqu'à ce qu'il lui ouvre. Elle se jeta sur lui en s'écriant :
« Appelez la police ! Appelez la police ! »

Si j'étais correcteur du brevet élémentaire mon appréciation serait la suivante :
On sent la bonne volonté pour créer du suspense, mais le style est maladroit et doit être complètement revu et débarrassé en particulier d'un certain nombre de clichés.
Attention à l'utilisation d'un pronom dont le nom référent n'apparaît jamais.
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