Le liseur du 6h27

Je ne sais pas pourquoi j'aime les livres sur les livres. J'aime l'objet format poche sentir son odeur, le tacher, le froisser, le faire vivre. Donc celui-ci est une sorte de rescapé d'une étagère où il était affublé d'un « Alors lui j'ai pas du tout du tout aimé, il était recommandé par Ruquier mais bof ». C'est là que je l'ai pris en pitié, le pauvre, avec ses poissons rouges en couverture. Et puis ce titre « le liseur du 6h27 », je ne sais pas, je me suis dit mais non, toi, je suis sure que t'es pas un gros nul, un gros looser de la pochitude. « Je peux le prendre ? » « Mais vas y si t'as envie de t'infliger ça ». Ha mais merci ! Parce que ce « liseur du 6h27 » a été dévoré comme « la chose » dévore les invendus, dans ce roman juste délicieux. Ce fut court et trop vite terminé comme la pâtisserie orientale que je viens d'avaler. Et puis bon, je ne vais pas spoiler mais le héros, un jour, est séduit par l'écriture d'une dame pipi inconnue et moi séduire un homme par mon écriture c'est juste mon objectif en séduction. Donc c'est possible (bon évidemment il se demande si elle est jolie bla bla ça reste un homme). Dans ce roman il y a de la pâte à papier, des céréales sans gouts, des poissons rouges, un cul de jatte, des vieillards incontinents, des rames de RER, des alexandrins, des toilettes, de la javel et pourtant c'est frais, c'est tendre, ça fait du bien.