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Critique de Floyd2408


Le bonheur des tristes de Luc Dietrich narre avec innocence la vie d'un jeune garçon, fou d'amour pour sa mère.
Ce récit intimiste est une voix douce agréable de l'enfance, chantonnant une mélodie lente d’une vie de nature, une source claire d'émotion, la joie, l'amour, l'exaltation, la tristesse, la bêtise humaine animent la vie de notre jeune héros.
Le bonheur des tristes, ce titre, un joli oxymore, caresse la joie de la vie simple de ce jeune garçon, amoureux de la vie rurale, des fleurs, de la terre source de vie, de la végétation, des animaux, sous la tempête de cette jeunesse explose la rudesse de la vie, des autres, des êtres humains, de sa mère droguée....
Voyageant du Jura, à Paris, en Auvergne et d’autres contrés de France, cet enfant en équilibre avec les rapports humains, glisse dans le désordre de la vie s'offrant à lui, puni par sa famille ingrate de son innocence rurale, il devra combattre la méchanceté d'un asile de fous. Il sera l'ignorance érudite de ce foyer carcérale d'enfants aux maux psychologiques anormaux.
Cette quête de l'absolu, de la vie, de l'amour qu'il trouvera dans les plantes et les fleurs qu'il nourrira, il cultivera cette force incroyable de la terre, puis sa soif de pureté d'âme, d'amour pour sa mère. Vivre dans la pauvreté, subir la crasse dans une campagne hostile, cet enfant suivra la route de son destin avec ses privations, comme une vie d'ascèse, une vraie vie, la vie de l'auteur, celle de Luc Dietrich, un récit fort, puissant.
La pudeur des mots, la douceur tendre de ce roman, ce chemin d'apprentissage à la saveur religieuse, aux élans mystiques, à la sauvagerie humaine forte, cette barbarie sourde, coulent dans les veines de cet enfant esclave de la maladie de sa maman, droguée, alcoolique, vagabonde de ses paradis artificiels, fiévreuse de ce travail d'infirmière, laissant à l'abondant cet enfant sauvage, garçon de la terre, adolescent des mots, amoureux de la poésie.
C'est comme un conte pour enfant, l'imagination des montres, des princesses, des légendes que raffolent les enfants, puis le récit vacille des émotions de notre personnage, celle de la vie qui l'entoure, la mort, le sexe, la folie humaine puis la privation de liberté....
Ce testament de vie est comme un conte philosophique mais c'est la vraie vie de notre auteur, un roman autobiographique d’une pureté émotive explosive.
Il y a une suite à ce roman, L’apprentissage de la ville, une continuité à la magie de cet opus utérin, ce cristal fragile de l’enfance se fissurant vers la maturité de l’adulte, j’ai hâte de me perdre dans cette continuité de Luc Dietrich.

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