22 mois. C'est le temps qu'il a fallu à
Jean Chardin pour rejoindre Ispahan. Nous sommes au XVIIème siècle sous le règne de
Louis XIV. On n'imagine plus de nos jours la somme de détermination, de conviction qu'il fallait en ces temps reculés pour entreprendre un tel périple, avec ce que cela comportait d'incertitude, d'écueils et d'occasions de ne pas en revenir. Sans parler de la rupture avec les liens familiaux, puisque sans moyen de communication pendant des années.
Cet ouvrage inspiré des oeuvres de
Jean Chardin est toutefois un peu fade. Il est peu révélateur de l'aventure qu'a pu être au XVIIème siècle le périple de ce joaillier parisien et huguenot. Il est peu démonstratif de la somme de courage et de volonté dont ont dû faire preuve ces hommes pour accomplir un tel périple à cette époque. Il décrit mal la sensualité et le piquant qu'il veut suggérer. Il est sans doute plus révélateur de la modestie de ces hommes. Ils n'avaient pas conscience de l'exploit accompli pour faire prospérer le commerce familial, puisque normal en ces temps difficiles.
Ce qui nous sépare de l'Iran contemporaine, la Perse d'hier, c'est plus le clivage politique que la distance géographique. La chape de plomb que fait régner l'islam aujourd'hui pervertie par l'obscurantisme a fait perdre de sa superbe à ces contrées qui faisaient autrefois rêver les aventuriers du commerce. Gageons qu'un jour le cauchemar du fondamentalisme abandonne un jour la route terrestre des Indes, la route des caravanes, pour lui restituer cette part de fascination dans l'imaginaire du voyageur.
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