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Critique de PrettyYoungCat


Je voulais juste rentrer chez moi, c'est ce qu'a en tête ce gosse de 16 ans, effacé, maladivement timide, Patrick Dils. Il subit la manipulation et les abus de plusieurs inspecteurs qui lui extorquent des aveux, avec le plan de la scène de crime juste sous son regard. Il met plusieurs jours à céder, mais la pression est trop forte. Alors il se dit que pour rentrer chez lui il doit dire ce que les inspecteurs ont envie d'entendre. Comme il le rapporte lui-même dans son livre, une fois les aveux passés, l'inspecteur qui se glorifie de ce fait dit « voilà on tient un coupable ! ». Pas le coupable. Un coupable. Sous la pression et la manipulation, deux adultes avant lui - ce gamin pourtant pas attardé, mais à la maturité d'un enfant de 8 ans comme le détermineront les psychiatres - avaient craqué et avoué le crime qu'ils n'avaient pas commis. Alors, lui… Ce crime, c'est l'odieux meurtre de deux enfants à coups de pierres.

Patrick Dils est innocent, il se rétracte aussitôt, moult éléments ne collent pas (il est même incapable de reconstituer le crime sans se tromper, et pour cause…), et aucun élément à charge n'est trouvé contre lui. Hormis ses seuls aveux.

Il fera 15 ans de prison pour cela. Subira trois procès. Vivra un calvaire épouvantable en prison (dont de nombreux viols et humiliations). Tout cela parce que sa bonne éducation, son caractère soumis et effacé ne lui auront pas permis de se défendre comme il le fallait…

Son histoire nous montre aussi à quel point la justice est fragile. A quel point la mauvaise attitude, le délit de sale gueule, peuvent influencer un verdict.

C'est un témoignage « passionnant » (le terme est peut être un peu indécent) que l'on suit avec énormément d'empathie et un amer goût d'injustice qu'aucun verdict ne pourra jamais réparer. Un récit très touchant que je vous conseille.
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