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Critique de Gangoueus


L'intérêt de la littérature, c'est le voyage du lecteur vissé sur un rocking-chair. Ce trip prend des formes différentes. On peut se promener dans la tête de son voisin de palier qui écrit de bons romans. On peut faire un saut spatio-temporel et rencontrer des univers improbables. On peut revisiter une ville, une commune, un quartier dont la réalité a été effleurée alors quand on pensait le connaître. On peut interroger une langue. le pouvoir de la littérature…

On dit que la commune d'Abobo est la plus grande d'Abidjan. Ce que j'ignorais quand je résidais en Côte d'Ivoire, c'est qu'il existait un quartier, le Marley, qui est encore l'une des zones les plus craintes d'Abidjan. C'est de là-bas que vient le personnage narrateur, Moses, pour faire simple Moussa. Au moment où commence le roman, Moses doit avoir une dizaine d'années. C'est un « petit dioula » qui décroche progressivement du système scolaire. Il rêve déjà d'un ailleurs, Bengue (1) à partir duquel il pourra s'accomplir et soutenir sa mère ainsi que ses frères et soeurs. Il est pré-ado, mais il n'est déjà plus là. Il vit de petits boulots entre la cité rouge (2) et du côté du port d'Abidjan. Son rêve de partir est tellement intense qu'il claque ses économies pour embarquer dans la cale d'un navire. Cette image nous renvoie à la perpétuation de ce mouvement déjà initié pendant la Traite négrière. On pourrait remonter plus loin à Abubakar II (3) et sa tentative continue de recherche de l'autre rive pour reprendre une création de la poétesse franco-sénégalaise Sylvie Kandé.
Lien : http://chroniqueslitteraires..
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