AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de clude_stas


Apparu dans les pages de Spirou en 1982, le détective Jérôme K. Jérôme Bloche est la création d'Alain Dodier. Cette vingt-quatrième aventure nous le présente, une fois de plus, comme un improbable croisement entre Humphrey Bogart (son modèle, en quelque sorte) et Pierre Richard. Ce qui nous donne un album très amusant, et passionnant, une fois de plus.
Sollicité par un notaire pour porter une lettre à un homme vivant loin de tout et de tous, Jérôme et Babette, sa petite amie, se retrouvent face à un vieil homme au passé trouble. L'ermite, du titre. Les mots de la missive vont faire mal, très mal…
Ce qui fait l'intérêt de cette série est sa diversité de narration. Chaque album exploite un procédé de structure d'écriture. Ainsi la fameuse règle des trois unités (action, lieu et temps) est ici mise à mal par le recours à une série de retours en arrière qui, en venant perturbé la continuité narrative, éclaire les événements vécus par Jérôme et Babette. Ainsi le lecteur en sait plus que les héros de papier, ce qui crée une sorte de tension, un suspens. Que va-t-il se passer ? Comment cette histoire va-t-elle se terminer ? La vérité explosera-t-elle ?
L'humour est présent à plusieurs moments forts, désamorçant, en quelque sorte, l'aspect stressant de certaines situations. Bien entendu, les dernières pages confirment ce que nous savons déjà de Jérôme : il est une belle personne, qui ne porte aucun jugement moral sur les gens, qui prend les aléas de la vie comme ils viennent. Les pieds sur terre, il sait se taire quand il le faut, il sait écouter également.
Le dessin de Dodier est au service de ce type d'histoire, rond, enjoué, plaisant ; il s'est fait plus acéré depuis quelques albums, me semble-t-il. Il faut également applaudir la mise en couleurs de Cerise qui participe clairement à la cohésion de l'ensemble. Tous les flashbacks baignent dans une palette chromatique sourde, ce qui les caractérisent directement et permet au lecteur de (re)construire le passé.
Bref, cette série ne déçoit pas car elle parvient à jouer avec les éléments codifiés d'un genre (le polar) et à en faire autre chose, de différent, d'original.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}