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Critique de Soleney


Et si jamais les fées de nos légendes décidaient soudain de prendre contact avec nous afin de nous aider à sauver l'écosystème ? Et si elles se heurtaient à notre technologie et nous à leur magie ? Ne serait-ce pas merveilleux que notre triste réalité rencontre enfin au surnaturel ?

Non, pas tant que ça…
Rappelez-vous les contes originaux. Rappelez-vous la cruauté des fées, qui n'aiment rien tant que de jouer de mauvais tours aux hommes. Rappelez-vous : ce ne sont que des farces pour elles. Qui nous causent d'énormes souffrances.
Un exemple : elles font faire un bond dans le temps de 177 ans à l'un des personnages. Il commence à paniquer quand il réalise que tous ses proches sont morts, et que plus personne ne l'attend au-dehors. Elles le laissent broyer du noir pendant 24 heures avant de se marrer, de lui claquer le dos et d'avouer : « Mais non, c'était pour rire ! »
Vous voyez le problème.
Mais leur souci, c'est qu'elles dépendent de la nature, et que nous sommes en train de la détruire – et donc de LES détruire. Nous avons même réussi, voilà plusieurs siècles, à les repousser sous terre – sous la Colline, comme elles disent. Malgré leur orgueil, il leur faut passer un pacte avec nous.

Il y a dix chapitres et tout autant de narrateurs. Les uns après les autres, les points de vue s'enchainent, nous faisant voir différentes étapes du contact inter espèce : découverte, refus, peur, acceptation, cohabitation. Car l'histoire se déroule sur plusieurs décennies.
L'un des personnages ressort particulièrement : Arthur Passeur. On le croise la plupart du temps à travers le regard des autres – parce qu'il est devenu une légende. Qu'a-t-il de spécial ? C'est un écrivain et il a été choisi par les fées pour servir de pont entre les deux espèces. Lui, et personne d'autre parce qu'il a ce talent inestimable de création. Car les fées sont incapables d'innovation. Tout juste peuvent-elles améliorer, esthétiser, mais imaginer est hors de leur portée. le jeune Arthur, amateur de science-fiction, est choisi afin d'écrire un livre sur les faes pour faire en sorte que nos espèces se connaissent mieux. Il aura donc cette chance inestimable de visiter le pays sous la Colline et d'en ressortir sain d'esprit.

J'ai été un peu déçue par cette lecture. Je m'attendais à quelque chose de différent (peut-être plus trash). J'ai littéralement été enchantée par le début du premier chapitre, que j'ai commencé à feuilleter aux Utopiales 2016. Un Beaumonsieur (sorte d'elfe, élite parmi les fées) qui prend la parole et explique la situation à un interlocuteur muet et (au début) anonyme. Gabriel (le fae) est très, TRÈS étrange. Et il a pour particularité d'être accro aux petits enfants.
Ne vous affolez pas, rien de salace là-dedans. Il possède simplement une ménagerie de gamins, des épaves que la société a rejeté et il s'occupe d'eux, les « répare », leur réapprend à vivre. Mais il a une façon de présenter les choses telle que l'ambiguïté est présente – et c'est TRÈS dérangeant. Ça plus la narration à la seconde personne du singulier, ça m'avait vraiment plu.

Et puis les chapitres suivants sont différents. La narration redevient classique, on suit les aventures d'un petit fae qui découvre qu'il est humain et que, comme beaucoup de ses congénères, il a été échangé à la naissance. On découvre le point de vue d'Arthur. Puis des coupures de journaux, qui relatent les phases de découverte, refus, peur et acceptation. le journal intime d'un docteur contraint de travailler avec les fées. Etcetera.
Pour moi, ils sont d'une qualité variable. Certains étaient très bons (le premier), touchants (les lettres de la femme d'Arthur à son mari absent), à chute (le dernier), mais les autres m'ont laissée à peu près indifférente. À mes yeux, l'ensemble manquait de cohérence, même si cela en fait un exercice d'écriture et de lecture intéressant.

Il faut toutefois avouer que le livre est un très bel objet, avec une couverture magnifique signée Melchior Ascaride et pléthore d'illustrations à l'intérieur qui proviennent de tous horizons. Comme tous les autres Moutons Électriques, je suis contente de pouvoir l'afficher dans ma bibliothèque :)
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