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Critique de Tricape


     Anne Dufourmontelle est cette psychanalyste tragiquement décédée à 53 ans en 2017 par noyade en tentant de sauver des enfants, dont celui de l'un de ses amis, l'auteur de ce livre.

    Quand la mort devient une mort, celle qui foudroie en pleine existence une amie proche dont tous s'accordent à dire que c'était une belle personne, une belle âme et que, de surcroît, cette amie a en quelque sorte donné sa vie pour sauver celle de votre fils, vous ne pouvez pas ne pas partager vos sentiments. Ce récit chronologique rétrospectif tente, avec une pudeur contenue, de rendre compte de la commotion ressentie par la mort d'une amie, disparition suivie de la lente et impossible accoutumance à son absence, paradoxalement accompagnée de l'omniprésence de cette même absence.

Pour décrire ce livre, on peut utiliser la métaphore imparfaite d'un vitrail que l'on contemple dans le silence et qui soudain explose sans aucun signe avertisseur. Dans un premier temps, l'éclatement en mille morceaux de la lumière et des couleurs est aussitôt suivi par le souffle et le fracas de l'explosion qui vous tétanisent et vous laissent un trop court instant incrédule. Puis, dans les minutes, les heures, jours et mois qui suivent, le film repasse au ralenti, on reconstitue le fil des événements et l'on réassemble dans sa mémoire, morceau par morceau, l'image approximative de ce qui était avant. Parce qu'il y a désormais un "avant" et un "depuis".

    Ce récit n'est pas morbide, il nous aide à regarder la mort bien en face, à approcher de "l'immense secret des êtres humains". Il nous aide aussi à comprendre en quoi ce que nous avons vécu et partagé avec nos proches est un cadeau. le passé est définitivement un présent.
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