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Critique de JIEMDE


JIEMDE
02 septembre 2020
Menacer, torturer, blesser, humilier et même tuer : lorsque comme Domenico « Mimi » Trevi, on est à la tête de la Sacra Corona Unita, la mafia qui règne sur les Pouilles, c'est le lot quotidien pour affirmer son contrôle et sa puissance. Mais le jour où Michele, le fils de Mimi se jette par la fenêtre, son monde s'écroule et ses certitudes vacillent. Mimi était tout, Mimi n'est plus rien. Reste la bête…


Entre colère et doute, rage et déstabilisation, les premiers réflexes de Mimi reviennent vite et la jeune Nicole rendue responsable du suicide de Michele pour ne pas avoir répondu à ses avances se retrouve enfermée sous la surveillance de Veli. le geôlier se livre, les prisonniers s'apprivoisent, le passé se dévoile et avec Marta, Arianna, Vincenzo et Carmine, les acteurs se positionnent : les conditions du drame sont réunies et seul le sang peut espérer solder les comptes.


Je suis la bête d'Andrea Donaera – traduit par Lise Caillat – est un livre d'une puissance inouïe, solidement appuyé sur une tension permanente produite par l'obsession et l'incompréhension qui tournent en boucle et torturent l'esprit de Mimi, le conduisant vers une dérive bestiale, irraisonnée et aveugle. Un livre servi par une langue brute et directe dans les dialogues, mais qui sait aussi s'adoucir et s'évader quand elle explore l'âme des protagonistes.


Un livre marqué par « l'adjacence » de ces parcours de vies qui restent en parallèle sans pouvoir se croiser. Un livre marqué par la violence qui atteint une jeunesse peu préparée, élevée dans l'insouciance du « Come as you are » de Nirvana. Un livre qui résonne comme une réunion d'âmes en peines, d'âmes torturées, dont l'absence de repères ne peut conduire qu'à la violence bestiale. Un livre sombre, antique, dramatique, noir et torturé comme je les aime. Un livre magnifique.
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