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Critique de Seraphita


Entre la Géorgie et l'Alabama, alors que les remous de la première guerre mondiale gagnent l'Amérique, le tyrannique père Jewett casse sa pipe, laissant orphelins ses trois fils. La famille menait une vie de misère, le père leur extorquant un labeur inhumain en échange de la promesse d'un paradis miséricordieux. Les trois fils sont bien décidés à goûter aux fruits de leur toute nouvelle liberté. Suivant le modèle d'un héros tiré d'un roman à quatre sous, ils partent à l'aventure, pillent des banques, tuant sans vergogne les nuisibles qui encombrent leur chemin. Peu à peu, le gang Jewett acquiert une solide notoriété dans la région. Leur tête est mise à prix. Nombreux se lancent donc à leurs trousses, appâtés par un gain qui s'accroît à mesure des méfaits du trio…

Après un roman remarqué en 2012 (Le Diable, tout le temps, élu meilleur livre de l'année 2012 par la rédaction de Lire, récompensé par le Grand Prix de Littérature policière et le Prix Mystère de la critique), l'américain Donald Ray Pollock publie en 2016 un nouveau roman : Une mort qui en vaut la peine.
Absurde, cynisme et violence : tel est le cocktail détonnant qu'offre la lecture de ce roman noir. L'auteur donne le ton dès le départ et parvient à garder cette tonalité au fil d'une épopée qui déploie ses méandres marécageux sur presque 600 pages. le rythme est d'emblée soutenu, pour autant, l'auteur prend le temps de poser le cadre de son intrigue. Il installe différentes histoires parallèles dont les trames vont progressivement s'intriquer. le style est volontiers corrosif, l'humour noir permet de tempérer quelque peu la violence de l'ensemble, ou de la mettre à distance provisoirement.

Et pourtant, l'auteur ne cède jamais à la facilité de la dichotomie. Si ses personnages sont affreux, sales et méchants, une once d'humanité affleure à la surface du nauséabond, quand on ne l'attend pas. Ainsi, la tendresse fraternelle de Cane pour Cob, simple d'esprit, bouleverse, rendant le personnage presque attachant.

Malgré bien des longueurs, l'auteur réussit à maintenir en haleine le lecteur, oscillant avec brio entre noirceur et humour sans jamais tomber dans les abîmes du manichéisme.
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