AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de atouchofbluemarine


Zoopolis écrit par Kymlicka (prof de philosophie politique) et Donaldson (chercheuse indépendance) est originellement sorti en 2011 aux presses universitaires d'Oxford. Cinq ans plus tard, Alma éditeur nous offre la version francophone qui permet enfin de découvrir cette théorie politique des droits des animaux, une thématique qui fait couleur beaucoup d'encre actuellement dans différentes cultures et médias à travers le monde. Qui sommes-nous en tant que race humaine pour continuer à exploiter les animaux comme nous osons le faire aujourd'hui ? Les animaux ont-ils des droits ? Les appliquons-nous ? Cette thèse fait aujourd'hui le point sur la situation et tente, à l'aide de faits, lois et théories concrètes, de proposer une vision positive qui pourrait convenir à tout le monde : animaux domestiques et sauvages en relation avec la race humaine.

Attention lecteurs, ce livre est loin d'être un « petit essai » que vous lirez en quelques heures. Non, il s'agit bien d'un travail de longue haleine sur lequel les auteurs ont travaillé pendant longtemps. C'est une véritable thèse mêlant politique, écologie, économie et droit juridique que nous avons là. Tout ce qu'il y a de plus complet pour les amateurs de « théorie politique » en matière de droits des animaux.

Le livre se divise en deux grandes parties :
1/ Sont discutés les droits universels de base pour les animaux ainsi que l'extension de ces droits grâce à la théorie de la citoyenneté. Les auteurs y parlent notamment de la diversité des relations entre les êtres humains et les animaux (dont la dépendance et indépendance et les dimensions spatiales des relations).
2/ La seconde partie est quant à elle plus longe étant donné qu'elle mentionne les animaux domestiques (qui vivent donc parmi les humains), les animaux sauvages (qui vivent dans la forêt, les océans et dans tous autres endroits où l'homme n'est pas) et les animaux liminaires résidents, une troisième catégorie d'animaux qui vivent à l'état sauvage mais en périphérie des hommes tels que les écureuils, les ratons laveurs, les rats et souris qui vivent au coeur de nos villes. Ces animaux cherchent à être près des hommes pour profiter de la nourriture, de différents abris mais aussi d'être protégés des gros prédateurs vivant à l'état sauvage.

Le coeur de l'ouvrage est de répondre à la question sur laquelle repose l'ensemble de leur travail : commet faire coexister l'espère humaine et l'espèce animale au sein d'une même société en tenant compte de leur intérêts respectifs. Et ils le font brillamment. Cette théorie politique est étoffée de sources externes tant politiques que juridiques (la bibliographie, elle-même est longue de plusieurs pages, preuve que leur travail ne repose pas sur du vent). de nombreux exemples concrets sont également présents pour illustrer leurs propos et faciliter la compréhension de leur théorie. (Heureusement d'ailleurs sinon cela aurait vraiment été trop universitaire à mon goût). Ils abordent sous différents angles la théorie des droits des animaux (TDA) face aux droits des animaux (DA) qu'ils essayent de promouvoir et de mettre en exergue, en harmonie avec la vie des hommes.

C'est un travail de grande ampleur qui mérite toutes les félicitations des lecteurs pour avoir apporter des propos aussi saisissants de justesse dans un essai tel que celui-ci. On espère maintenant que le monde réalise que les animaux, quels qu'ils soient (sauvages ou domestiques), ont des droits politiques établis.

A recommander pour les amateurs de théorie politique en lien avec le règne animal ! Mais aussi pour : tous ceux qui considèrent leur animal comme "faisant partie de la famille", ceux qui sont révoltés de voir le nombre de tonnes de viande produites et consommées annuellement par la race humaine et enfin ceux qui espèrent que le monde vive un jour en harmonie avec le peuple animal qui était là bien avant nous.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}