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Critique de lemillefeuilles


Cet essai dédié à la théorie politique des droits des animaux interroge leur place dans notre société, leurs droits et leurs responsabilités. Découpé en deux parties, il aborde, dans un premier temps, les droits universels de base pour les animaux et, dans une seconde partie, la théorie de la citoyenneté.

Il s'agit d'un travail sur le long terme, effectué par Sue Donaldson, chercheuse indépendante, et Will Kymlicka, professeur de philosophie politique, qui met en lumière la place que nous pourrions accorder aux animaux. Grâce aux recherches, nous savons désormais que les animaux sont des êtres sentients (c'est-à-dire qu'ils ont "la capacité à éprouver du plaisir, de la douleur et de la souffrance de manière objective et singulière et ont des intérêts à défendre pour eux-mêmes", comme le rappelle Corinne Pelluchon dans la post-face). En partant de cette connaissance, nous pouvons nous demander pourquoi ils sont objectifiés.

Les auteur·rice·s de cet ouvrage appuient le fait que tous les animaux devraient, en premier lieu, posséder des droits inviolables (ne pas être tué, torturé ou réduit en esclavage), et ce, peu importe le degré de complexité cognitive.

Dans la seconde partie, iels distinguent les animaux en trois classes : les domestiques, les liminaux (c'est-à-dire qu'ils vivent parmi nous, dans nos villes ou en périphérie, sans pour autant être domestiqués ni sauvages) et les sauvages. Sue Donaldson et Will Kymlicka défendent l'idée d'accorder le statut de citoyen aux animaux domestiques, engagés de fait dans des relations morales avec les êtres humains, et les raisons pour lesquelles les animaux liminaux et sauvages devraient avoir un statut différent (tout en conservant des droits inviolables).

Ce sont des arguments solides qui ne sont pas basés sur l'affect, et qui m'a personnellement convaincue, alors que j'étais dubitative vis-à-vis de la citoyenneté pour les animaux, au départ. Il n'y a pas volonté d'accuser qui que ce soit, et cet ouvrage s'adresse à absolument tout le monde. Je me considère comme végane, antispéciste et militante pour la cause animale, et je suis ravie d'avoir lu cet essai qui m'a permis d'étayer mon point de vue. Je l'ai lu dans le cadre d'un club littéraire antispéciste, et que je suis l'une des personnes qui va présenter le livre, et j'ai donc dû prendre de nombreuses notes, qui me resserviront probablement pour moi-même.

Le gros bémol du livre, c'est qu'il y a de nombreuses répétitions - ce qui semble être souvent le cas dans ce genre d'essai, comme un moyen de s'assurer que le/la lecteur·rice ne passe pas à côté du message -, mais cette redondance était parfois un peu ennuyante. Iels donnent de très nombreux exemples, certes pertinents, mais qui ne font qu'allonger la lecture. le même message aurait pu être plus court, et donc moins décourageant pour certaines personnes.

Contrairement à ce que je pensais de prime abord, cet ouvrage reste accessible, même s'il faut rester assez concentré·e et que la lecture prend du temps. Il est très théorique (surtout dans la première partie), si bien que j'avais parfois envie de décrocher, mais je ne regrette absolument pas cette lecture qui fut enrichissante intellectuellement, d'autant plus que je n'étais pas toujours d'accord avec les auteur·rice·s, cela m'a obligée à approfondir mon point de vue sur certains sujets. Je vous encourage vivement à vous pencher dessus, que vous ayez déjà réfléchi aux droits des animaux ou non - et particulièrement si ce n'est pas le cas.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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