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Critique de Verdorie


Pas trop enthousiaste finalement pour ce roman à la thématique abondante. Histoire ancrée dans le San Francisco subissant une grosse vague de chaleur et une épidémie de variole en cet année 1876, presque trente ans après le "Gold-rush", et ses immigrés venus de tout horizon, dont les français(es), comme Blanche. Ancienne écuyère de cirque a Paris, reconvertie dans la danse burlesque aguicheuse et "michetonneuse" afin d'entretenir son amant et l'ami de ce dernier.

Cette Blanche, justement, personnage principal avec son caractère de girouette, m'a souvent énervée ! Elle aurait bien mérité un pair de coups de pied aux miches pour la faire réagir. Or, le jour où Blanche se heurte au grand-bi de Jenny Bonnet, cette dernière s'en chargera en ne se gênant surtout pas pour remettre les yeux de Blanche en face de sa conscience. Saisie alors d'un sentiment de culpabilité, l'instinct maternel bien enfoui de Blanche se réveillera (un tantinet) et elle cherchera à récupérer (enfin) son bébé rachitique dans une "ferme" de nourrissons. Mais la présence de ce fils braillard dans leur appartement, situé dans le quartier chinois (et donc négligé par les autorités sanitaires), ne plaira pas au mac-amant de Blanche (habitué à sa belle vie de bohème payée sur les turlutes de Blanche)... et causera au final (...je prends beaucoup de "raccourcis")...la mort de Jenny Bonnet.

Les relations amicales, comme celles de l'amour, ne s'expliquent pas. Blanche ne sera jamais devenue ma copine ! Mais entre elle et Jenny se créera un lien très fort... lien qui poussera Blanche a essayer de trouver le meurtrier de.. et la justice pour son amie sauvagement flinguée.

Basé sur un fait divers, d'ailleurs jamais élucidé, le roman aborde aussi (et approfondit parfois) grand nombre d'autres sujets liés à ce San Francisco du 19ème siècle et la vie de tous les jours : l'immigration et ses problèmes sous-jacents, les transports, les laissés-pour-compte de la guerre civile et la ruée-vers-l'or, les conditions sanitaires...etc.
C'est peut-être là où le bât m'a blessé : le voyage historique (par ailleurs bien documenté) était très intéressant, mais a également instauré, avec ses quelques longueurs, une distance malvenue avec l'histoire de Blanche et Jenny. J'aurai franchement aimé me sentir plus proche d'elles.

Le texte est en outre émaillé de chansons d'époque, principalement anglaises, et traduites (sans aucun sens de poésie) en bas des pages. Elles amènent encore une autre "dimension" au récit qui déborde déjà d'un "trop plein".

Je refuse néanmoins de quitter ce livre sur une note négative, parce que Jenny Bonnet, fille au passé bigarré, aurait été une femme a mon coeur : chasseuse de grenouilles (pour les restaurants français à Frisco), jeune femme se promenant en costume-pantalon (interdit à l'époque...comme aujourd'hui en France, puisque la loi n'a jamais été changé), n'ayant pas peur de dire tout haut ce que lui passait par la tête (récoltant ainsi des coquards de la part de la gent masculine) et surtout clamant son désir de vivre en tant que femme libre... "Cute froggy", cette Jenny !

Je remercie Babelio et les éditions Stock pour cette exploration bien différente du "Far West".
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