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Critique de JIEMDE


« Tu n'as jamais su que ta mère écrivait ? »

C'est une promenade toute en douceur et nostalgie, tendresse et questionnements que nous propose Hélène Dorion dans Pas même le bruit d'un fleuve. Au fil des découvertes par Hanna des écrits de sa mère défunte, sa vie s'éclaire et s'interprète d'angles nouveaux, lui donnant envie de retourner sur les traces de l'absente, au fil du Saint-Laurent.

Un cahier dans une boite ; une coupure de journal ; un pan de vie méconnu lié à un mystérieux naufrage en 1914… La parole si longtemps tue se révèle par l'écrit et donne à Hanna, une nouvelle lecture de sa propre vie.

Loin de l'image complice ou détestable des rapports mère-fille souvent véhiculée dans les romans, Hélène Dorion raconte avec sensibilité et délicatesse, la découverte posthume de deux êtres que la vie n'a pas suffi à rapprocher. « Je viens d'une étrangère dans une vie qui n'était pas la sienne ». C'est simple et douloureux, nostalgique et si beau.

Mais en explorant la souffrance de la parole absente et des relations tronquées ou tues, Hélène Dorion leur oppose la force cathartique de l'écrit - « L'écriture ne répare pas les cassures, elle ne fait qu'ouvrir les chemins nécessaires pour se réconcilier avec elles » - et de la poésie : « La poésie serait-elle notre lien secret fait de mots jamais prononcés, est-elle l'envers de l'absence, une ondée qui s'abat pour éclairer un jardin de nuit ? ».

C'est toujours difficile pour moi de m'aventurer hors de mes bases de confiance vers des textes poétiques (et encore davantage d'en faire des retours pertinents), mais je suis heureusement parfaitement guidé par Annie-Rose et Sandra, deux poissons-pilotes au goût sûr, qui ont su me pousser vers ce très beau texte vers qui je ne serais probablement pas allé seul.

Et qui me poussera probablement demain vers d'autres textes de cette auteure.
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