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Critique de Diabolau


Cet hiver, j'ai revu, 40 ans après, l'intégrale de Goldorak sur France TV replay. Avec mon fils, qui a peu ou prou l'âge que j'avais à l'époque où le célèbre robot a débarqué sur les ondes. Je ne crois pas que j'avais suivi ça de façon assidue, ça aurait été familialement trop contraignant au vu du nombre d'épisodes, mais ça m'avait suffisamment marqué pour que je me souvienne de certaines scènes, comme celle du visage de Minos qui fond.
Le résultat de ce nouveau visionnage a été plutôt décevant. Passée l'ivresse des premiers épisodes, j'ai surtout eu le sentiment de quelque chose de très répétitif, tant dans les combats qui se succèdent que dans les scénarii des épisodes, et j'ai vu tous les défauts qui feraient que je trouverais ça complètement naze aujourd'hui : les invraisemblances, les pitreries consternantes de Rigel, les kilotonnes de guimauve, de bons sentiments et de "on va sauver le monde".
Dorison, qui a quasiment mon âge, écrit dans la BD qu'il les a visionnés avec un plaisir intact, je dois malheureusement dire que ce ne fut pas mon cas, car j'ai eu de la peine à aller jusqu'au bout dans les temps impartis. Difficile atterrissage d'un être ayant perdu son âme d'enfant, sans doute. J'assume.
Dès lors, j'ai retardé un certain temps la lecture de cet opus, un peu effrayé à l'idée de me refarcir les mêmes mièvreries, puisque l'oeuvre, qui se voulait un hommage, ne pouvait que respecter son modèle dans la lettre et dans l'esprit.
Et pourtant, j'ai - globalement - passé un bon moment, même si davantage à partir du milieu, le tout allant en se bonifiant. Saluons d'abord la performance technique. Faire travailler trois dessinateurs sur une oeuvre aussi homogène tient de la sorcellerie, ou plutôt du boulot de dingue, et les suppléments de fin de volume en donnent une idée claire. Quant à Dorison, je le tiens pour l'un des meilleurs scénaristes francophones all time, ce qui aide forcément à donner de l'épaisseur à un monde manichéen jusqu'à l'indigestion.
Ils réussissent à renouveler le "concept" du golgoth, en créant une sorte de T1000 titanesque qui se déforme et se reforme. Ils réussissent à nous faire entrevoir Véga autrement que comme des envahisseurs génocidaires, et à l'inverse à nous montrer un Actarus plus sombre, ayant lui-même dû commettre un crime de masse. Ils réussissent même à donner une utilité à ce damné Rigel ! Ils réussissent enfin à donner à ce come-back valeur de message universel, ô combien d'actualité en ces temps sombres où le fascisme se fait galopant, et le rejet de l'autre une tentation toujours plus forte.
En définitive, je préfère donc de loin la copie à l'original, même si j'ai conscience qu'il est passé de l'eau sous les ponts en 40 ans en matière de dessin animé (ce qui n'empêche pas les chaînes de télé modernes de nous abreuver encore de foutaises au scénario indigent).
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