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Critique de Alfaric


Suite et fin du 2e diptyque d'une saga qui se met dans les pas du célèbre "Blueberry" en suivant l'ère du temps, c'est-à-dire en empruntant la voie du grimdark !
Rose qui ne connaît plus que la douleur a rejoint dans l'espoir qu'il la soulage de ses souffrances le « bon docteur », suprématiste sociopathe (pléonasme) sans foi ni loi (pléonasme) qui parce qu'il a du talent est persuadé d'avoir droit de vie et de mort sur le reste de l'humanité... Sale con ! Je le hais de toutes mes forces, et d'autant plus fort que j'ai déjà croisé et subi des acabits de son espèce IRL (oui, j'ai des noms de connards plus proches du cafard que de l'être humain) !!!
Après un flashback introductif plus "Blueberry" tu meurs, une course contre la montre s'engage donc entre le croque-mort « chaotique bon » et le docteur « loyal mauvais », Jonas Crow coincé entre les pièges de son adversaire et les marshalls lancés à sa poursuite étant prêt à tout et au reste... pour sauver Rose ou pour tuer Jeronimus Quint spectre revenu du passé pour le hanter, à la fois son double et sa Némésis ? le monstre déguisé en caricature d'Orson Welles débite à n'en plus finir des discours nietzschéens à la fois ultralibéraux et néoconservateurs, mais il ressemble plus que jamais au Diable soumettant bon gré mal gré tous ceux et toutes celles qu'ils rencontrent à la tentation : il provoque la douleur physique pour se délecter ensuite de la souffrance psychologique, et c'est ainsi qu'il joint l'utile à l'agréable en poursuivant ses recherches médicales tout en soumettant ses cobayes aux expériences maudites de Milgram ! le « bon docteur » qui croit valoir mieux que tout le monde parce qu'il serait sorti de la cuisse de Jupiter provoque les unes à la suites des autres les situations de crise où sa formation de médecin le rendent indispensable, soumettant les uns et les autres à d'affreux dilemmes moraux... Les pauvres âmes qui croient le connaître pensent choisir le moindre mal, mais Jonas Crow qui le connaît vraiment depuis trop longtemps est lui en croisade contre un fléau de l'humanité qu'il faut au plus vite éliminer !
Nous sommes dans un récit très éthique et très moral, opposant un paladin noir des forces obscures de la crevardise qui croit que dans un monde pragmatique la fin justifie tous les moyens, et un antihéros confronté aux proverbes suivants : « qui recherche la vengeance doit creuser deux tombes », « quand tu chasses un monstre, tu risques de devenir comme lui », « inutile de tuer un démon si tu deviens le suivant » (oui l'ancienne rebelle taiping* Lin joue pour Jonas Crow le rôle de Jiminy Cricket ! ^^)... On oppose donc les deux côtés de la Force, et non le Côté Obscur n'est pas le plus fort ! Il est juste plus facile et plus rapide, donc séduit les âmes faibles, déviantes et corrompues qui s'avèrent incapables de s'insérer dans une société car convaincues que cette dernière n'existe que pour servir leurs volontés... Qu'ils aillent tous et toutes en enfer rejoindre cette sorcière de Margaret Thatcher !!!



* La révolte taiping d'inspiration christiano-marxiste a opposé des masses populaires opprimées à une aristocratie allogène prête à tout et au reste pour continuer à abuser de ses privilèges... D'attentats en représailles, des violences d'un côté aux violences d'un autre côté, on a abouti à une guerre totale dans laquelle périrent 30 millions de personnes... Soit en plein milieu d'une Europe pacifiée l'équivalent de trois fois les pertes de la WWI, le tout totalement oublié par l'historiographie occidentale ! Il y avait tellement à faire autour du personnage de Lin, mais l'excellent Xavier Dorison a peut-être oublié une règle de base du métier : « show, don't tell ! »
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