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Critique de LoupAlunettes


Les jeunes amateurs d'imaginaire jetant et levant fraîchement l'encre, nouveaux marins de mers de beaux textes poétiques, doivent probablement encore ignorer celui de la grande chanson de Alain Bashung que leurs parents ont probablement déja navigué, "la nuit, je mens".


"La nuit je mens

Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions...".



L'album de Marie Dorléans trempe dans ce mensonge, si commun, à tous et si peu honteux, l'imaginaire. Nous nous faisons complice donc de ce jeune personnage rêveur, ce petit garçon qui s'évade de ses chaussures pour voler vers d'autres azurs que ceux du siège de son école.

La directrice se plaint de ses absences répétées à ses parents inquiets.

Et lui, de plaider coupable et d'avouer que bon gré malgré son forfait le porte avec des ailes d'oiseau couleur de soleil, loin au dessus des chevaux libres pourpres qui galopent sauvagement, à s'égarer dans des courses contre les poissons, à percer entre les nuages...

Le talent d'illustratrice de Marie Dorléans, tendant dans l'humour décalé mais aussi dans un charme très décoratif, nous transporte. Si il faut garder les pieds sur tête, elle ne rend pas service, c'est certain. C'est très captivant.



Les grisailles du réel du personnage, élégantes en chevrons et à carreaux, prennent alors des couleurs et de frais rouges, bleus et jaunes éclairent aussitôt les images qu'il nous fait partager.

C'est très agréable.

Toutefois, le petit garçon s'évade le jour au lieu du temps accordé durant son sommeil et pour une école, c'est un problème.



Le vent souffle et nous emporte avec le tête en l'air qui se sauve à la moindre occasion et en tous lieux, dès que le temps le permet, dès que la fenêtre s'ouvre.

Comment guérir de ce "mal" qui le rend sourd à l'appel de ses pauvres parents?

Les lectures de l'auteure dépasse l'ennui et nous pouvons aller plus loin dans le diagnostique de ces douces évasions pathologiques.

La fin nous enchante et Marie Dorléans pousse loin le "problème" de cet excédent d'imaginaire qui finalement à sa solution.

Une belle solution très contagieuse.

Ah ben bravo.

Nous comprenons le propos et le message que l'auteure-illustratrice décide d'y planter et c'est un véritable hommage aux histoires racontées, à la Lecture et l'écriture.

Très très chouette.
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