AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de OverTheMoonWithBooks


Un homme veut se suicider. Sensible ou amer ? On ne sait pas trop, ce qu'on sait, c'est que les autres le trouvent ridicule et qu'il s'est approprié cette identité qu'il a fait sienne. Puis il s'endort, et rêve à un autre totalement différent du nôtre...

Dans ce rêve, Dostoïevski recréé la topologie d'un Eden perdu, un monde d'avant le péché originel, où chaque individu est relié de façon interdépendante aux autres et non pas dans la concurrence ou la hiérarchie, où seule la bienveillance règne et non la jalousie, l'envie ou la compétition : chacun a une place pour former un grand Tout harmonieux.
Cette novela avait été présentée comme "un Petit Prince façon russe" par une YouTubeuse , pour ma part je la classerai plutôt en conte métaphysique, plus proche des récits de voyages imaginés par des philosophes comme Jonathan Swift ou Voltaire (et plus tard Lewis Carroll) pour explorer la nature même de notre humanité. C'est aussi une réflexion sur la beauté, la possibilité de connaître l'amour sans la souffrance et l'opposition entre raison et affect.

Ce qui est étonnant, c'est que loin d'un propos idéaliste où on imaginerait que le narrateur connaît alors un moment de grâce en compagnie de ces individus : il n'en est rien ! C'en est trop pour le narrateur ! Ce monde est trop différent et il n'est pas prêt à accepter autant de bon, alors il joue le rôle du Serpent.

Le propre de notre monde qui a introduit le rationalisme, l'orgueil et la cruauté, le pouvoir et la corruption est-il voué à ne vivre qu'avec le goût du sang ? Est-ce la condition pour qu'ils apprécient le beau ?
C'est ce à quoi le romancier et son narrateur nous invite à réfléchir.

Du Dostoïevski pure sucre, à ne pas lire un soir de déprime ou si on cherche à se lancer dans les classiques russes. Pour ma part, j'ai trouvé ce récit intéressant et je pense le relire plus tard.
Commenter  J’apprécie          260



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}