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Critique de Andromeda06


"Les exploits du Professeur Challenger et autres aventures étranges" regroupent au total douze des oeuvres d'Arthur Conan Doyle, romans, nouvelles et contes confondus. En ce qui concerne les aventures du Professeur Challenger, j'ai choisi de les lire par ordre chronologique de parution, plutôt que dans l'ordre proposé par l'éditeur.

Aussi, je ne reviendrai pas sur "Le monde perdu", lu récemment, et individuellement dans une autre édition et pour qui j'ai déjà partagé mon retour de lecture. Je l'ai encore bien en tête, je n'ai pas ressenti le besoin de le lire une nouvelle fois. Je ne parlerai pas non plus de "Le monde perdu sous la mer", que j'ai également seul dans une autre édition et dont je projette la lecture en début d'année prochaine.

Il me faut dire d'abord que ça a été un plaisir que de retrouver le style d'écriture de Conan Doyle, pleine de tonus, précise et détaillée juste ce qu'il faut, à la fois mordante (notamment dans les aventures du Professeur Challenger) et débordante d'imagination. Je n'ai pas du tout eu l'impression d'être plongée dans de la littérature dite classique, tellement le style est moderne pour l'époque. En tout cas, rien à voir avec les classiques français ! (que j'apprécie aussi)

J'ai donc débuté ma lecture avec "La ceinture empoisonnée", seconde aventure ayant G.E.C (George Edward Challenger) en tant que protagoniste principal et dans laquelle la Terre suffoque suite à une modification cosmique. En effet, une sorte de ceinture empoisonnée de l'éther emprisonne la planète et met en péril toute vie humaine et animale. Grâce à sa grande intelligence, G.E.C trouve le moyen de retarder de quelques heures le moment fatidique, soit sa mort et celle des personnes qui assistent avec lui au déclin de la vie sur Terre. J'ai retrouvé le quatuor qui avait si bien fonctionné dans "Le monde perdu", à savoir G.E.C bien évidemment, le Professeur Summerlee, lord John Roxton et notre journaliste et narrateur Edward Malone. Un récit haut en couleur, avec des personnages toujours aussi originaux et quelque peu caractériels. le ton ironique, sarcastique et mordant, ainsi que les répliques cinglantes, donnent le rythme. Nous est contée la fin du monde, et pourtant j'ai beaucoup souri. Les personnages, les mises en situation, les répliques, tout m'a séduit. À peine 70 pages mais une très chouette entrée en matière !

Mais je ne vais pas rentrer dans le détail pour chacun des ouvrages, ce serait beaucoup trop long. Les trois autres récits changent un peu de ton, puisque Malone n'est plus le narrateur pour deux d'entre eux. On retrouve quand même trois de nos quatre acolytes (l'un d'entre eux n'est plus de ce monde), tout en faisant la connaissance d'autres personnages. "Au pays des brumes" est le plus conséquent, parce que le plus long (presque 200 pages) et de ce fait le plus abouti. Mais les deux autres, "Quand la Terre hurla" et "La machine à désintégrer", n'en sont pas moins bien construits pour autant, alors qu'ils ne font qu'une trentaine de pages à eux deux. J'ai nettement moins accroché avec "Au pays des brumes", le rythme étant beaucoup plus lent, l'ambiance différente et le sujet principal abordé (le spiritisme) n'étant pas tellement ma tasse de thé (et puis G.E.C est bien trop souvent mis à l'écart, pas assez présent). J'ai, en revanche, beaucoup aimé les deux nouvelles, dans lesquelles on retrouve un G.E.C tel qu'on le connaît, exubérant et vaniteux, exaspérant mais truculent.

Quant aux autres aventures étranges, elles se composent de nombreux contes, mais aussi d'un récit bien plus long : "La tragédie du Korosko", qui m'a emportée dans le désert égyptien où j'ai fait la connaissance de quelques personnages occidentaux, prisonniers des Derviches. Une croisière touristique qui s'est transformée en un véritable calvaire pour les personnages, aussi atypiques qu'intéressants. J'ai beaucoup aimé cette aventure, pleine de rebondissements, de remises en question et de très chouettes descriptions du désert.

Les contes, quant à eux, sont rassemblés dans cinq ouvrages : Contes de terreur, Contes de crépuscule, Contes d'aventures, Contes de l'eau bleue et Contes de pirates. Davantage des nouvelles que des contes d'ailleurs, de longueurs diverses, il y en a forcément que j'ai préférées plus que d'autres, mais pas une seule ne m'a déplu. Surnaturel, fantastique, ésotérisme, mysticisme, occultisme, spiritisme, mythologie, science : tels sont les thèmes qu'elles ont souvent en commun. Que ce soit au niveau des personnages, de l'environnement et des décors, ou du contexte des époques, tout est toujours bien dépeint et implanté. Les intrigues sont à la fois bien menées et appétentes. Je souligne tout de même ma préférence pour les Contes de l'eau bleue et les Contes de pirates, plus terre à terre si je puis dire (alors que les événements se déroulent sur l'eau), pleins d'aventures et d'action.

Voilà bien longtemps que je n'étais pas restée "coincée" dans le même ouvrage plus d'une semaine, mais ici aucunement par manque d'intérêt ou d'entrain. En cette période de fêtes de fin d'année, le manque de temps en est simplement la cause. Cet énorme pavé, lourd et écrit en tout petit, m'aura donc tenue compagnie longtemps mais avec beaucoup de plaisir. J'ai passé de très bons moments de lecture grâce à lui.
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