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Critique de BazaR


BazaR
05 novembre 2022
Étonnant ! Épatant !
Mais finalement pas tant à cause de la saveur « holmesque » du roman.

Bien sûr, j'ai été ravi de découvrir la rencontre de ce brave docteur Watson – qui en a vu de dures en Afghanistan ; je ne l'imaginais pas en si mauvaise santé – avec son colocataire quelque peu farfelu mais dont la méthode de raisonnement, explicitement détaillée, n'a de cesse de le surprendre. L'application de ce raisonnement appuyé par une capacité à « capter les données » démoniaque est toujours jouissive.
Je note cependant que Holmes saute parfois trop vite à une conclusion, isolant une seule réponse possible alors qu'il peut y en avoir d'autres qui collent aux données. Par exemple quand il détermine que son visiteur est un sergent d'infanterie de marine à la retraite. Je veux bien qu'à partir de la physionomie du personnage, notre détective ait supputé que c'était plus un sous-officier qu'un officier (et encore, il y a « note de gueule ») mais il n'a pas d'élément pour déterminer exactement son grade. le gars aurait tout aussi bien avoir été adjudant.
J'ai beaucoup aimé l'accueil méprisant que le détective encore amateur fait à la remarque de Watson le comparant à des personnages de papier comme le Dupin d'Edgard Allan Poe ou le Lecoq d'Émile Gaboriau (une référence que j'ai notée au passage).

Mais la véritable et excellente surprise est venue de l'histoire typée Far-West / western qui vient s'incruster dans le récit sans crier gare, au point que je me suis demandé s'il manquait des pages à mon livre. J'ignorais totalement ce pan de l'histoire des États-Unis d'Amérique consacré aux Mormons, leurs exils successifs qui les mena à Salt Lake City et l'existence de leur Prophète Brigham Young. Et j'ignorais qu'il y avait eu une « Guerre de l'Utah » entre les colons mormons et le gouvernement fédéral en 1857-58. J'ai dû fouiner un peu.
Conan Doyle nous fait une présentation effrayante de ces Mormons des premiers temps, carrément fanatisés et aussi intolérants qu'Al-Qaïda. Je ne sais pas en revanche s'il force le trait et j'ai du mal à imaginer que les Mormons d'aujourd'hui sont aussi extrêmes.

Je ne vous dirai pas comment ces deux éléments du roman se trouvent réunis (bon, si vous l'avez lu, vous le savez) mais j'ai trouvé ce mélange percutant. Nul doute que ce premier roman a dû donner envie au public de lire plus d'aventures du duo de choc.
En tout cas c'est l'effet sur moi.
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