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Critique de Pois0n


Pois0n
05 septembre 2016
L'éveil des Macchabs a beau être un roman jeunesse, passer à côté lorsque l'on aime les zombies serait une grave erreur.

Premièrement, mis à part un "on" omniprésent qui aurait pu aisément être remplacé par des "nous" en dehors des dialogues, l'écriture/traduction a beau être suffisamment accessible pour le lectorat visé, elle n'en est pas pour autant trop simpliste pour le lectorat adulte. Ensuite, bien que l'on n'ait bien évidemment pas affaire à quelque chose de trop sombre ni trop gore jeunesse oblige, il s'agit malgré tout d'un VRAI récit de zombies, avec des cadavres pas frais du tout dont les descriptions sont suffisamment peu ragoûtantes pour ne pas paraître trop soft, et même des morts!

Et le mieux est à venir. Parce que L'éveil des Macchabs se paie le luxe d'apporter beaucoup d'air frais dans la z-lit.
Les zombies de Ty Drago ne sont en effet pas des morts-vivants, mais des cadavres possédés par des êtres parasites, et le récit n'a pas pour cadre un monde post-apocalyptique, mais contemporain. Ici, point donc de virus, de morsures, ni d'accent sur la survie, ce qui ne veut bien sûr pas dire qu'il n'y a pas d'action, bien au contraire.

L'éveil des Macchabs n'est pas sans comporter quelques scènes épiques et désespérées. Les héros ont beau être jeunes, les dangers qu'ils courent sont bien réels, et malgré toute l'astuce dont ils peuvent faire preuve, ils n'en restent pas moins humains et vulnérables.

L'histoire se focalise, tome d'introduction oblige, majoritairement sur l'organisation des protagonistes, tous adolescents bien que d'âges variés. Et c'est là qu'apparaît l'un des deux seuls défauts de L'éveil des Macchabs. Car si l'auteur parvient sans mal à constamment mettre l'accent sur le contraste entre l'âge de ses personnages et leur maturité trop vite acquise, ne ratant jamais une occasion de rappeler qu'en dépit de leurs faits d'armes et de leur débrouillardise, ils sont jeunes, à d'autres moments, le récit n'en est rendu que plus incohérent... des ados assez doués en informatique pour s'introduire dans les fichiers des administrations (et à peu près n'importe où), c'est pas crédible pour un rond. Mais, heureusement, ça ne saute aux yeux qu'à de rares moments.
L'autre point noir, beaucoup plus flagrant, c'est que TOUT tourne autour de Will. Vraiment tout, comme si l'adolescent était le héros d'une quelconque prophétie le destinant à sauver le monde et guider ses semblables. Sauf que ce n'est pas le cas. Il est simplement "le fils de", mais ce simple fait suffit à le faire apparaître comme quelqu'un à part aux yeux des autres dès le début du récit. Et ça n'ira pas en s'améliorant. Alors que, pourtant, il ne démérite pas, il est à la longue fatiguant de voir les autres toujours y revenir et y voir une sorte de signe, au lieu de simplement apprécier l'adolescent pour lui-même. Certes, ça arrive, mais la comparaison ne manquera jamais de tomber tôt ou tard.

Mais c'est vraiment tout ce qu'il y a à redire, et ces menus couacs entament à peine la qualité de ce tome, tant Ty Drago a su créer un univers original et bourré de bonnes idées. Bref, il serait dommage de s'en priver.

Petit mot enfin sur la qualité du travail sur la maquette: entre cette couverture sublime, gaufrée, bien plus belle que l'originale, et le choix judicieux des polices pour les titres de chapitre et la numérotation des pages, la beauté du livre en lui-même met vraiment le texte en valeur, en plus d'être parfaitement en accord avec.

Non, le vrai problème avec les Macchabs, c'est que depuis la sortie du second tome il y a plus d'un an et demi, du côté de bayard, c'est silence radio en ce qui concerne la suite. A savoir avant de se lancer, donc. Parce que si ce volume 1 peut certes être lu tel quel, avec une fin relativement satisfaisante qui ne nous laisse pas en plan en pleine action, il ne peut pas non plus passer pour un one-shot, tant il est clair que tout ne fait que commencer...
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