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Critique de LaetiF


Slavenka Drakulic nous propose une traduction romancée des carnets secrets de l'artiste Dora Maar. Ce journal intime fictif retrace de façon non chronologique une grande partie de la vie de la photographe et peintre, qui a vécu plusieurs années en couple avec Pablo Picasso. Ce dernier est clairement le centre névralgique de ce roman et, semble-t-il, de la vie d'adulte de Dora Maar.

J'ai eu du mal à m'impliquer dans cette lecture durant les 30 premières pages. J'ai trouvé le démarrage trop brouillon, trop dispersé. J'avais du mal à me situer dans L Histoire - artistique et politique - de la première moitié du XXe siècle, autant que dans l'histoire personnelle de Dora. Pour autant, cet aspect brouillon semble volontaire car représentatif de l'état d'esprit de Dora Maar à certaines époques (dont celle de l'écriture de ces confidences). C'est avant tout le récit fictif d'une femme admirative, artiste, sous l'emprise d'un autre artiste, tant admiré par tant de personnes.

Certains passages autour de Picasso, de l'Art en général et des femmes dans l'Art en particulier sont plein de sens et de sensibilité. On y trouve de nombreuses informations sur la démarche artistique (surtout en photographie) et l'autrice effleure juste comme il faut la sphère surréaliste, sans en faire le centre du roman. Malheureusement, l'ouvrage manque cruellement d'illustrations, de reprographies de tableaux et, surtout, de photographies qui auraient vraiment été bienvenues car beaucoup d'oeuvres peu connues sont évoquées et ont une importance cruciale, au coeur de certains épisodes...

L'écriture de Slavenka Drakulic est facile d'accès et semble plutôt simple au premier abord. Moins artistique que ce à quoi je m'attendais, j'ai parfois été lassée par les redondances du style, dans les mots comme dans les scènes et réflexions de Dora. J'ai souvent ressenti un sentiment de "rabâchage"... Surtout quand il s'agit d'accabler Picasso ou de s'[auto-]apitoyer sur le sort des pauvres femmes qui l'ont entouré... Je n'ai pas apprécié le côté "témoignage à charge", manquant d'objectivité ou au moins de lucidité. Pourtant, après plus d'un mois et plusieurs abandons temporaires, j'ai fini par le terminer : preuve de mon intérêt pour ce roman. La grande qualité que je lui trouve, c'est d'avoir réussi à me faire oublier qu'il s'agissait d'une fiction. Je me suis laissée prendre au jeu du "Je" en partie inventé par l'autrice.
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