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Critique de Jooh


Aujourd’hui, j’ai fait une découverte incroyable : j'ai terminé Rebecca de Daphné Du Maurier, et c’est incontestable, j’aime ce livre passionnément. Quelle intensité ! Quelle puissance des mots !

Déjà, j’ai toujours adoré les histoires dans lesquelles les démons du passé ne peuvent disparaître et hantent les personnages, j'aime quand ces derniers sont tourmentés, et quand les silences et autres secrets indicibles deviennent insoutenables, et là, je dois dire que j'ai été comblée ! L’atmosphère pesante, que tous les lecteurs ressentent et soulignent lors de cette lecture, est brillamment dépeinte, l’intrigue extrêmement bien menée. L’écriture de Daphné du Maurier sert admirablement le récit, j’aime l’angoisse dans laquelle s’englue le lecteur, en même temps que les personnages, et elle m’a rappelé la plume d’une autre auteure que j’admire beaucoup, à savoir Emily Brontë (avec ce côté noir, presque cynique et où les passions sont destructrices et les destins fatalement tragiques.)

Maxim de Winter est un personnage qui m’a immédiatement intrigué, et tout son être si secret et énigmatique m’a absolument séduit. J'ai aimé le fait qu'il soit extrême dans ses émotions, aussi tendre que froid et distant, aussi calme qu'autoritaire et colérique... Pourquoi semble-t-il souffrir autant et que cache-t-il ? Attendez-vous à des révélations vertigineuses. Il est, en tout cas à mes yeux, un personnage grandiose qui me hantera longtemps encore.
Et puis il y a la narratrice... Elle aurait dû m’énerver car ce n’est pas du tout le genre d’héroïne à laquelle on rêve de s'identifier : une fille assez quelconque, sans talent, sans esprit, trop timide, trop passive. Et c'est cette petite créature sans importance qui a l'audace de vouloir remplacer, effacer le souvenir de la grande Rebecca ? D'ailleurs, pour montrer son insignifiance par rapport à Rebecca, qui en plus de donner son prénom à l'histoire et d'être citée à longueur de pages, l'auteure ne nous livre même pas son prénom, c'est dire son degré d'importance... Et bien malgré tout cela, et outre le fait qu'on ne peut que compatir et souffrir avec elle – elle semble aimer un homme qui en aime une autre, elle n'a que des désillusions, elle vit dans une maison dont tout lui rappelle qu’elle n’a pas sa place ici (aussi bien les objets qui tous portent la marque de l’importance de la défunte, que les humains, avec Mrs Danvers, une domestique fidèle à Rebecca au-delà de la mort), elle va se révéler toute autre, nous surprendre, être forte et revêtir un rôle capital dans l’histoire, bref s'imposer et enfin devenir quelqu'un.

Vous l'aurez compris, même si elle est morte, Rebecca est toujours la vedette, elle est partout, comme en témoigne notamment la fameuse - et cruellement douloureuse - scène du bal. Tout le monde ne parle que d'elle, tout le monde la regrette, tout le monde l'aime. Enfin c'est ce qu'on croit. Mais il serait dommage d'en dire plus…
Je veux juste ajouter qu'il y a véritablement UN évènement dans le livre, et qu'à partir de là, il va vous être très très difficile de lâcher le roman...

Voilà, une histoire originale et prenante, une plume empreinte de passion et d'angoisse, des personnages attachants et intriguants, ce qui ne peut donner qu'une rencontre littéraire magnifique. A découvrir absolument !

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