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Critique de paulmaugendre


Des trombes d'eau s'abattent sur l'Ardenne ardenneuse qui creuse sa Meuse et le Capitaine Trèfle, juché sur Arminius sa monture, affronte les éléments déchaînés. Au loin il aperçoit vaguement une ruine.

Dans cette bâtisse en décrépitude, il intervient à temps pour sauver des fers de quatre flandrins acrimonieux Nourcine, le Lutin.

Peut-être le Capitaine Trèfle a-t-il lu les combats décrits dans la Jeunesse du Bossu ou dans Les trois mousquetaires, mais il ferraille si bien que les quatre coupe-jarrets s'enfuient abandonnant le combat sans demander leur reste, laissant le pauvre Nourcine sur le terrain, blessé.

Le Capitaine Trèfle transporte avec précaution Nourcine chez son ami magicien et astrologue Bucane Noctiflore lequel vit en compagnie de Corbus Barbygère, l'homme-corbeau et Poltergeist, le chat. Noctiflore lui apprend qu'il ne faut pas dire lutin, qui est l'appellation vernaculaire mais bien désigner ce nain par sa véritable appartenance au monde des êtres petits : un Sotai, un Sotré, un Huppeux, un Farfadet, un Troll…

En compulsant son livre le huitième tome des merveilles, il déniche l'origine de Nourcine. Il s'agit d'un Guib, ou Lutin des sables. Lequel se remet tout doucement de sa mésaventure en ingurgitant un dé de rhum. Il s'agit d'un Guib ivrogne. Mais cela ne l'empêche pas de narrer ses mésaventures et ses pérégrinations et l'attaque subie de l'autre côté de notre monde.

Car le Guib et ses compatriotes vivent ailleurs, comme dans un monde parallèle, et ils ont subi l'attaque meurtrière du pirate-borgne, le capitaine Craspeck Haggard et de ses séides. Capitaine Trèfle, le coeur sur la main d'un côté, son épée en main de l'autre, décide pourchasser à Craspeck Haggard à bord de son navire La Lola jusqu'au pays de Guib et de délivrer tout ce petit monde des griffes du prédateur pirate. Car Haggard espérait s'emparer des habitants pour les revendre comme des esclaves de fiction, comme une ménagerie fabuleuse, une attraction fantastique.



Le lecteur médusé entre de plein pied dans des combats navals, va découvrir de nouveaux personnages dont Mélusine, la Vouivre, va se prendre d'amitié pour Capitaine Trèfle et ses amis, s'apitoyer sur les malheurs de Guib le lutin des sables et de ses compagnons, et surtout se laisser emporter par l'écriture de Pierre Dubois.

Un style poétique, onirique, romantique, féérique, maritime, plein de bruit et de fureur, façon cape et d'épée, ponctué de trouvailles lexicales et d'emprunt, peut-être à la langue ardennaise et au petit peuple des lutins malins.

Destiné aux enfants, Capitaine Trèfle amusera également les grands par son écriture savoureuse et ses situations burlesques. Et pour bien se démarquer, avec cette histoire complètement décalée, l'auteur ne parle pas de chapitres mais de chats-clowns. Jeu de mots de fort bon aloi, comme aurait dit maître Capello. Mais je n'ai pas trop adhéré aux illustrations intérieures de René Hausman, ce qui n'engage que moi.

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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