AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de saigneurdeguerre


Le narrateur, en fin de vie, raconte ses souvenirs à une journaliste dont il ne sait si elle est bienveillante ou si elle n'est là que pour le piéger.
Né le 12 mai 1934 dans l'arrière-salle d'une boucherie, sur la table-même où son père dépeçait les morceaux de viande, notre anti-héros, Léon Boudouxhe, va participer, de près ou de loin, à quelques-uns des événements les plus marquants du XXe siècle. Il assume ses actes, rappelant que celui qu'on juge comme un salopard aujourd'hui était peut-être estimé comme un héros hier ou le redeviendra demain.

L'arrestation de son père, en pleine nuit par des « résistants », suivie par sa disparition, va profondément métamorphoser le petit Léon. Il étouffe à Herstal (Liège) et il sait qu'il partira, qu'il quittera ce coin où il s'asphyxie, tôt ou tard.
Après la disparition de son père, sa mère se voit réduite à travailler à la FN (Fabrique Nationale) où elle changera de physionomie et de caractère. Fabriquer des munitions toute la journée, au milieu du vacarme des machines, n'est pas une sine cure. C'est de la FN que surgira « Parrain », l'homme qui lui remettra de magnifiques brochures exposant tous les articles de qualité fabriqués par l'usine belge mondialement connue : pistolets, mitraillettes, mais aussi moteurs d'avion et d'autres objets plus paisibles qu'armes et munitions.
C'est ce même parrain qui le poussera à fuir hors De Belgique après que Léon ait frappé un jeune homme qui courtisait celle qu'il estimait être sa promise. Un coup ! Un coup sec ! Un coup très fort ! Cela suffit parfois pour changer un destin…

Critique :

Vu l'âge du narrateur, son entrevue avec la journaliste qui l'enregistre, dure plusieurs jours. Nous suivons sa narration au jour le jour. Une narration qui remonte jusqu'à sa naissance. Un récit qui nous fait découvrir bien des aspects de la vie durant la Seconde Guerre mondiale, les déboires d'une famille de « collabos » au lendemain de celle-ci, une malencontreuse mésaventure qui amène notre personnage à s'engager dans la Légion étrangère, seule issue apparente, et puis, à partir de là, les événements de la seconde moitié du XXe siècle vont s'enchaîner dans la vie de Léon. Dans la Légion, il va faire la connaissance d'un autre belge, Lucien. Un homme qui s'est battu dans la Légion wallonne à l'Est contre les « cocos » qu'il hait plus que tout, en Indochine contre les « cocos » qu'il hait plus que tout, en Algérie contre les… Serais-je en train de me répéter ? Enfin, bref ! Vous l'aurez compris, Lucien, un compatriote va se lier avec Léon et ils partageront quelques rares aventures ensemble, le but visé par Lucien est de dézinguer… des « cocos », des communistes ! Mais Léon aspire à rester indépendant alors que l'uniforme colle à la peau de Lucien. Léon va démarrer en Afrique une carrière de tueur à gages, reconnu et apprécié, avant de migrer sur un autre continent…
Alors ? Polar ? Thriller ? Roman historique ? Mais on s'en fout ! Il suffit de s'abandonner en suivant le déroulé de la vie de Léon. Mais que voilà un récit très agréable à lire tandis que Léon se raconte.

Ah, encore une chose : dans le récit de ses exploits, Léon utilise le mot « nègre ». Inutile de demander l'interdiction de la vente de ce livre. Pour rappel, Léon est foncièrement raciste et à l'époque des faits en Afrique, on ne disait pas « Monsieur le Sub-Saharien »…

Avertissement : Si vous êtes occupé à lire un livre passionnant, le septième cercle par exemple, et qu'un chouette copain passe chez vous, voit le livre et vous demande : « C'est quoi ? C'est bien ? », ne jamais ! Jamais ! Jamais ! Lui vanter les qualités de l'histoire avant de l'avoir terminée car il est capable de vous dire qu'il le lirait bien et que, comme vous en avez plein d'autres à lire, ce n'est pas grave s'il vous l'empruntait… Vous ne le reverrez plus ! Pas grave ! Vous en recommandez un autre exemplaire car vous aimeriez bien terminer l'histoire… Méfiez-vous du bouche-à-oreille… Une copine va forcément vous en parler et vous faire comprendre qu'elle a hâte de le lire… Et qu'ELLE, ELLE vous le rendra… Bref ! Commencé en février, j'ai enfin terminé le 1er novembre la lecture de ce magnifique roman, après en avoir acheté cinq exemplaires… Oui, je sais, c'est une bonne chose pour les libraires indépendants… Moins pour mon portefeuille… 
Commenter  J’apprécie          287



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}