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Critique de PhilippeCastellain


1833. Dans les rues de Paris, tout droit arrivé de Cologne, débarque un petit juif allemand sans le sous mais riche d'idées. Il a l'ambition de faire un jour danser et rire toute la ville, rien moins ! Son père, diagnostiquant en lui un don précoce pour la musique, l'a envoyé au seul endroit où à l'époque un juif peut espérer faire carrière : Paris. Mais en attendant les débuts son difficiles, car le jeune homme est aussi brillant qu'indiscipliné. Louant une petite chambre avec son frère, il gagne sa vie comme il peut, donnant des cours et jouant ici et là.

Il compose des mélodies, essaye de les placer. Dans les orchestres amateurs, les petits théâtres, les salons… Peut à peu, il se fait un nom. Viennent les premières opérettes comiques en un acte, qui plaisent et divertissent... Et petit à petit sa renommée grandit.

Le premier grand triomphe sera ‘Orphée aux Enfers', qui lui vaudra la célébrité, et dont le traitement légèrement cavalier de la mythologie déchainera les foudres des académistes – ce qui ne lui fera que plus de publicité. Dès lors, le tout Paris se presse dans son théâtre des Bouffes-Parisiens. le duc de Morny, ministre et demi-frère de Napoléon III, lui écrira même un livre pour l'une de ses opérettes !

Sa carrière continuera avec les grands succès que l'on sait. ‘La Belle Hélène', nouvelle pochade mythologique ; ‘La vie Parisienne', en hommage à sa patrie d'adoption ; ‘Les Brigands' et leurs célèbres carabiniers… Mais aussi quelques ratages retentissant comme ‘La Haine', dont on se demande ce qu'il lui a prit de vouloir monter une pièce pareille ! Quelques succès totalement oubliés également, comme ‘Le Roi Carotte' – à peu près impossible à mettre en scène de nos jours.

Une excellente biographie, pour en apprendre plus non seulement sur Offenbach lui-même mais également sur ses acolytes. Sur ses deux librettistes fétiches, Meilhac et Halévy. Sur sa diva favorite, la célèbre Hortense Schneider, également surnommée « le passage des princes ». Sur ses rivales, Lise Tautin ou Zulma Bouffar, sur les autres chanteurs vedettes. Mais aussi sur cette époque un peu folle du second Empire, où la France semblait prise d'une frénésie de plaisirs et d'amusement, où des aristocrates tuberculeux tentaient de brûler toute leur fortune avant de mourir… Un élan coupé net par la guerre de 1870, et qui ne revint jamais.

Avec Offenbach mourut quelque chose de charmant et d'un peu fou, un génie brillant et un humour que l'on ne revit plus jamais après lui. Et ce petit grain de folie disparut de la musique, qui connut milles formes et milles évolutions mais n'associa plus jamais tant de drôlerie et de talent.
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