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Critique de Lamifranz


La « Trilogie de Sainte-Hermine » est la dernière grande saga d'Alexandre Dumas. Curieusement elle s'est construite au fur et à mesure : le premier volume, chronologiquement parlant n'est paru qu'en 1867, soit en deuxième position, il s'agit de « Les Blancs et les Bleus » ; le second volume, « Les compagnons de Jéhu » était déjà paru en 1857. Quant au troisième, « le Chevalier de Sainte-Hermine », il n'est pas paru du vivant de l'auteur (Dumas étant mort en 1870), il fut édité en 2005 par Claude Schopp qui a retrouvé le manuscrit, l'a ordonné et l'a même complété sur quelques pages d'après les notes laissées par Dumas).
Bien que composée dans le désordre, cette trilogie a quand même une unité : celle de la famille Sainte-Hermine, qui couvre toute la période de la Révolution française et du Consulat.
« Les Blancs et les Bleus » (autrement dit les Royalistes et les Républicains) couvre six ans de Révolution, de 1793 à 1799. Comme toujours, chez notre auteur il y a deux thèmes qui s'entrelacent, la Grande Histoire, et la petite. La Grande Histoire, c'est pour l'essentiel la défense de Strasbourg contre les Prussiens (avec Pichegru), la reprise de Toulon sur les Anglais (avec Bonaparte), l'insurrection royaliste dans la Bretagne (avec Cadoudal) et dans le Midi (avec les Compagnons de Jéhu), puis les journées historiques du 13 vendémiaire (insurrection royaliste réprimée par Bonaparte) et du 18 fructidor (coup d'état au sein même du Directoire), enfin les campagnes d'Italie et d'Egypte (toujours avec Bonaparte). La petite histoire est celle des frères Sainte-Hermine : Léon, l'aîné, et Charles, le cadet (un troisième frère sera le héros du « Chevalier de Sainte-Hermine »), à la tête des Compagnons de Jéhu, farouches opposants à la République, c'est aussi l'histoire de Diana de Fargas qui, vouant une haine absolue aux compagnons de Jéhu, responsables de la mort de son frère, va s'insinuer dans leurs rangs, pour mieux les trahir…
Bref, c'est de l'Alexandre Dumas. Brut de pomme. de l'Histoire, encore de l'Histoire, toujours de l'Histoire ; et des histoires, encore des histoires, toujours des histoires. Toujours flamberge au vent (même si ici c'est plutôt le sabre, ou le pistolet) et à fond de train. Finalement, dans ce roman-ci, on trouve en filigrane la montée impressionnante de Bonaparte, le cercle de ses intimes, ses généraux, et ses premières actions d'éclat (le volume suivant « Les Compagnons de Jéhu » le verra prendre le pouvoir le 18 brumaire).
« Les Blancs et les Bleus » fait sans doute une grande place à la Grande Histoire, au détriment de la petite. Bien des zones d'ombre subsistent. C'est pourquoi il est impératif de lire les trois volumes en continuité, le troisième « le Chevalier de Sainte-Hermine », étant à la fois le couronnement de la trilogie et l'explication de tous les points laissés en suspens dans les volumes précédents. du fait de la parution inhabituelle des trois volumes, les lecteurs les plus exigeants relèveront des défauts de construction, des reprises de chapitres entiers d'un volume à l'autre, peut-être même des invraisemblances. le troisième volume a l'avantage de remettre à plat toute la trilogie, tout en lui donnant une fin digne de l'auteur immense qu'était Alexandre Dumas.
Comme d'habitude, avec Alexandre le Grand, il suffit de monter dans la voiture, c'est tout de suite le pilotage automatique. Et en voiture, Simone ! ou plutôt, à cheval, compagnons !

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