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Critique de karmax211


Retour à un grand classique de la littérature ( et du théâtre... ce n'est qu'une nuance ), dont le cinéma n'a eu de cesse de le faire revivre, génération après génération, à travers le monde. Au passage, un sourire à Garbo qui, pour moi, est jusqu'à présent "l'Unique" ( comme disait Camus à propos de Casarès )...
Peu utile de revenir sur la relation de Dumas fils avec Marie Duplessis, la courtisane dont le nom se cache derrière celui de Marguerite Gautier, et dont la vie a inspiré l'illustre roman.
Peu nécessaire également de proposer le résumé de ce qui est devenu le mythe de la courtisane rachetée ( pas de mauvais jeu de mots ) par l'amour, le sacrifice, l'héroïsme et la mort.
Cette oeuvre, plus connue que son créateur ( je n'exagère pas ! ) a la saveur exquise des bonbons dont Marguerite était si friande, la beauté et l'ivresse du "parfum" des bouquets de camélias ; ces vingt-cinq bouquets blancs et ces cinq bouquets rouges qui ornaient mens(tr)uellement la loge de la belle créature lorsqu'elle se rendait au théâtre.
Sa force, son génie, c'est l'intemporalité et l'universalité de la passion qui est trop au-delà de la vie pour se survivre à elle-même sans se renier, s'altérer, se faner.
Sa force c'est d'instiller cette passion au coeur et dans le coeur de mortels qui ne sont pas faits pour affronter la noblesse de l'Olympe, mais pour se satisfaire de la terne médiocrité, de l'ordinaire tiède et du banal mou et rassurant.
Sa force enfin, c'est d'avoir permis la rencontre de l'absolu et de la grandeur avec le commun et le vulgum... et qu'une plume inspirée nous ait peint cette rencontre aux couleurs d'un romantisme soigné et d'un réalisme approprié et saisissant ( l'exhumation et la translation du corps décomposé de Marguerite, son agonie et sa mort en sont les exemples les plus frappants )
Je ne peux pas ne pas avoir un mot pour l'habileté de Dumas, scribe et ami d'Armand Duval, qui va se charger de la confession déchirante de ce dernier pour "prendre ses distances" dans la narration tout en nous permettant de pénétrer dans le coeur et l'âme des deux amants, et réussir le tour de force de structurer son roman de manière parfaite. Sentait-il déjà les appels du théâtre et les piétinements impatients du cinématographe ?
À lire et à relire cet immense chef-d'oeuvre !
Préparez vos mouchoirs... moi, j'en ai chaque fois besoin...
PS : j'aurais voulu, pour une fois, accorder cinq étoiles à une telle oeuvre... mais le petit côté "moralisant" de Dumas fils me retient de le faire.
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