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Critique de Dossier-de-l-Art


Les acteurs Albert Dieudonné, Raymond Pellegrin, Marlon Brando, Émile Drain et Christian Clavier ont tous un point commun : ils ont incarné à l’écran Napoléon Bonaparte. La fascination qu’exerce depuis toujours sur nos esprits le vainqueur d’Austerlitz donna en effet naissance à une multitude d’oeuvres cinématographiques et télévisuelles, patiemment compilées et classées par Hervé Dumont. Entre 1897 et 2015, plus de 1 000 films et téléfilms de fiction (dramatiques, feuilletons et séries comprises) portent son empreinte, faisant de Napoléon le personnage historique le plus souvent représenté à l’écran. Cette encyclopédie répertorie bien sûr des productions européennes, de Madrid à Moscou, mais également américaines, canadiennes, brésiliennes, mexicaines, égyptiennes, syriennes... Si nous avons gardé la mémoire du Napoléon d’Abel Gance (1927), de celui de Sacha Guitry (1955) ou même paradoxalement du grand oeuvre inachevé de Stanley Kubrick, d’autres demeurent en revanche largement méconnus, la moitié de la production totale sur ce sujet restant inédite en France. Au-delà de l’histoire racontée sur l’écran, chaque film nous parle finalement de l’époque qui l’a vu naître et de ses idéologies, à l’image de Kolberg (1945), « dernière cartouche du cinéma nazi » qui constitue une ultime et délirante entreprise de propagande.

Par Olivier Paze-Mazzi, critique parue dans L'Objet d'Art 518, décembre 2015
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