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Critique de Enki


Bagne, planète prison de la terre, accueille tous les condamnés, du simple vol au meurtre, qui n'auront pas fait le choix de l'esclavage lors de leur jugement. Une nette simplification de l'échelle des peines donc, à l'image de la société terrienne, organisée en deux castes qui en aucun cas ne doivent avoir de rapports, les uns dominant les autres. Les transgressions sont nombreuses et les raisons d'être déportés ne manquent pas. Désertique, dépourvu de ressources naturelles, peuplé de truands… Bagne n'est pas vraiment une sinécure, en particulier pour les femmes qui si elles ne prostituent pas ont une espérance de vie qui n'excède pas quelques jours. Un tableau plutôt noir donc, et pourtant la cruauté de l'auteur ne s'arrête pas là, puisque l'alcool sur Bagne est extrêmement rare… Un des condamnés, le Capitan, qui occupait une des plus hautes fonctions sur Terre, entreprends à son arrivée d'organiser un semblant de société. Les représentants de cet état embryonnaire portent un foulard dont la couleur permet d'afficher aux yeux de tous, leur fonction. Les bleus, les gris, les roses par exemple officient, je vous laisser retrouver les associations, dans les banques, la gestion de l'eau ou encore la prostitution. Quant au rouge il annonce la présence… d'un représentant de l'ordre. Symbolique toute particulière puisque l'ordre est donc associé à la couleur du sang. Il faut reconnaître que les foulards rouges sont tous sauf des humanistes. le plus souvent condamné pour meurtre, ils sont autant shérifs que chasseur de prime ou mercenaires. le vocabulaire n'est pas choisi au hasard, la saison un se déroulant dans une ambiance western assumé. le matériel moderne, ou magique fait exception. Western, voyages spatiaux, magie, un breuvage plutôt inattendu vous en conviendrez. le concept de saison, dans le cas présent pourrait se confondre avec celui plus classique de chapitre, simple souvenir d'une prépublication morcelée. Il n'en n'est rien, l'auteur communique à chaque saison une tension et des enjeux propres, n'hésite pas à changer de genre. Si le premier aspect de cette singularité et, à mon sens, une réussite, je trouve que le mélange fini par perdre sa saveur à force d'y ajouter des ingrédients. Je resterai volontairement vague pour ne rien révéler de l'intrigue mais, pour moi, l'auteur se perd un peu dans les deux dernières saisons d'un ouvrage qui en compte sept. J'ai oublié de préciser que l'héroïne est un foulard rouge, à la plastique avantageuse et au caractère trempé dans le même acier que ces colts Bisley. Je pourrais encore vous parler de l'omniprésence de la religion, proche du bouddhisme, ou de bien des choses encore mais vous l'aurez déjà compris le récit est riche, quelques fois trop. Mais c'est bien peu de choses par rapport au plaisir que j'ai eu à le parcourir. L'intrigue est vraiment prenante, les promesses de l'auteure le plus souvent tenues. En résumé, un vrai bon moment de détente !

Une chose encore, d'aucuns s'interrogent, concernant le genre, sur la pertinence d'associer à l'ouvrage le qualificatif de steampunk. Ce n'est pas mon avis, la plupart des éléments sont effectivement réunis mais il manque cette saveur toute victorienne, ces technologies restées suspendues à l'heure du charbon et de l'acier… le plus steam reste la couv qui en emprunte les principaux codes.

Une toute dernière encore, si l'auteure passe par là... Est-ce que vous aviez connaissance du clip Roundtable Rival de Lindsey Stirling quand vous avez entamé l'écriture de la première saison, je n'ai pas vérifié précisément les dates mais cela semble jouable…
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