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Critique de jelgertijmenbakker


Une lecture qui m'a beaucoup touché.

Dès sa parution en 1824, Ourika fut un succès de librairie immédiat ; pendant quelques années il y a un véritable engouement pour cette pauvre Ourika et son sort, basé sur la vraie histoire de la petite captive ramenée en France parmi les singes et les perruches du chevalier de Boufflers, gouverneur au Sénégal, afin d'éviter que cette orpheline allait être mise sur le marché des esclaves. Donnée en cadeau au prince et à la princesse de Beauvau, Ourika était choyée par Mme de Beauvau, élévée comme sa propre fille, mais une fois arrivée à l'âge de l'adolescence, Ourika commençait à comprendre son affreuse position sans issue, à jamais étrangère dans une société qu'elle ne pouvait jamais intégrer à cause de la couleur de sa peau. Jamais d'amour, de mariage, d'enfants pour elle, toujours l'exclusion sociale...

Après la mort de Claire de Duras en 1828, ce roman, jamais tout à fait compris dans sa signification existentielle et profonde, sombrait dans l'oubli.

Ce n'est qu'à la fin du XXème siècle qu'il est réédité, quand on commençait à s'intéresser aux questions raciales et à essayer de comprendre le passé colonial dans tous ses travers et horreurs.

Depuis une dizaine d'années, il y a aussi un intérêt croissant pour les deux autres nouvelles de Claire : Edouard (qui aborde l'impossibilité d'une relation amoureuse entre deux classes sociales) et Olivier ou le secret (qui aborde l'impuissance sexuelle). Vu le sujet, inspiré peut-être par Astolphe de Custine qui était pendant quelque temps le fiancé de sa fille Clara, ce dernier roman n'a jamais été publié du vivant de l'auteur, et publié pour la première fois aux éditions José Corti en 1971.

C'est sous la direction de Marie-Bénédicte Diethelm qu'une édition des oeuvres complètes de Claire de Duras a vu le jour cette année chez Folio Classique.
L'édition Flammarion de 2011 contient d'ailleurs une très belle introduction à la vie de Mme de Duras, écrite par Benedetta Craveri.
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