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Critique de Erveine


Le garage. Oui, nous y sommes, avec nos frères et sœurs nous y jouions. Les maisons et les murs qui transpirent des émois, du souvenir. Des saveurs, de douces à aigres-douces, ancrées ou diffuses. Le retour à la mère, aux temps reculés de l'enfance, puis de l'enfant à la mère à nouveau, pour faire le point. L'expertise minutieuse de l'avant soi, de celui qu'on rêvait d'être et de celui qu'on est, du jugement premier envers ses géniteurs à celui second, de sévère à mesuré, puis clément plus rapprochant, fonction du lien et du besoin, à nouveau ou à tout prix, quand rien ne va plus. Le ton est familier, forcément vous me direz, mais non, c'est l'auteur qui vient vers nous, avec son histoire qui met le lecteur à niveau, qui ouvre les portes de nos mémoires collectives. À tel point que Sarah Saber est bouleversée. Amoureuse de l'écrivain, non pas de Lionel Duroy, bien que, mais d'Augustin Revel, lequel nait sous sa plume. La mère encore, soucieuse de tenue et d'habitus, puis déchue et reniée par les siens, ceux de sa classe et de son milieu, un centre où gravitait le fils, Augustin et la famille. Faire le point… avec cette Sarah qui apparaît comme un fantasme, qui lui colle aux basques et l'entrave dans sa liberté nouvelle. Flatté, mais agacé quand même, tandis qu'il vient de divorcer, que la séparation de bien le mine davantage que celle du corps, consommée, plus assumée déjà. Vendre la maison, le bâti de son histoire, son repère, sa référence. Revenir aux sources pour sonder l'être, écrire pour retrouver le fil. Quand le quotidien s'arrête brusquement et qu'il faut reconstruire pour vite combler le trou, niveler la somme des souvenirs de demain. Et pour ce faire, c'est Miss Personne, cette Sarah qui tombe à pic, ou bien ce monsieur, madame tout le monde surgis de nulle part, Robert et sa femme Colette, ces inconnus d'hier qui vous bousculent, aujourd'hui. Mais comme l'absente occupe l'espace, il faut revenir à elle, la mère… et c'est ici que le récit monte en puissance, car si la lecture est introspective c'est la vivacité du mouvement qui nous embarque et nous captive.
Aux éditions Julliard que je remercie vivement ainsi que le partenaire masse critique Babelio.
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