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Critique de Luniver


Après un premier tome unanimement acclamé, la pression devait être forte sur les épaules de Eames : ce n'est pas toujours facile de passer du statut de découverte à celui d'auteur confirmé. Un petit pari a été pris, pas forcément simple : abandonner les premiers héros qui ont fait son succès pour se concentrer sur une toute nouvelle série de personnages.

On suit donc les aventures de Tam, petite serveuse dans une taverne de province, qui devient par un concours de circonstances la barde de la roquebande la plus célèbre du Grandual. Roquebande, qui, curieusement, se dirige à l'opposé de toutes les autres : en effet, alors qu'une horde de monstres s'approche des villes, elle a, selon les ordres de la meneuse, des choses plus intéressantes à faire ailleurs.

Si j'ai globalement apprécié le livre, je suis un peu obligé de le comparer au premier volume, et malheureusement je le trouve inférieur sur beaucoup de points.

Le charisme des personnages déjà. Saga était constitué de héros à la retraite, « trop vieux pour ces conneries », un peu dépassés dans le monde moderne, allant vers le danger en traînant des pieds et en regardant leur maison douillette derrière leurs épaules, ce qui faisait tout leur charme. Beaucoup moins de surprise ici : on retrouve la trame très classique de l'héroïne de condition modeste qui va prendre conscience de ses capacités pour sauver le monde.

Ensuite, le rythme est lent. On passe la première moitié du roman à présenter chaque personnage, son passé, ses peurs, et pourquoi il se retrouve dans cette roquebande à ce moment précis de sa vie. Très bien, mais les objectifs ne sont pas présentés du tout, on suit simplement une troupe de personnages sur les chemins sans savoir où ils vont ni ce qu'ils veulent. Ce n'est qu'après 300 pages qu'on comprend enfin le « but » du livre. (là encore, dans le premier volume, l'objectif était clairement défini dès le premier chapitre, ce qui n'a pas empêché les héros de prendre de longs détours ensuite.)

Les monstres ont par contre plus de profondeur : alors qu'ils n'étaient que des trucs nuisibles à éliminer avant, on se pose désormais la question de la légitimité de tuer des êtres vivants qui n'ont rien demandé à personne (puisqu'on va les chercher dans le coeur du Wyld pour alimenter les arènes) et qui voulaient juste vivre tranquille dans leur coin. Certains monstres acquièrent ainsi une langue, une culture, des sentiments de compassion, etc. Une évolution intéressante, pas encore pleinement exploitée.

L'humour du livre fait toujours mouche, et je l'ai découvert avec plaisir. le livre a sans doute profité de l'aura du premier volume, et du plaisir de se replonger douillettement dans un univers connu. Si c'était le premier roman que je lisais de l'auteur, je l'aurais sans doute trouvé assez quelconque.
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