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Critique de Melcleon


Jean Échenoz n'est pas John le Carré mais il n'avait pas pour ambition, très certainement, de se mesurer au maître (à mes yeux) du roman d'espionnage en écrivant cette histoire bien décalée qui ne nous fait visiter que trois lieux : Paris, la Creuse et la Corée du Nord, mais nous permet de rencontrer une bonne douzaine de personnages. Ceux-ci, en fait, se croisent et se recroisent, de sorte qu'on ne les perd jamais vraiment de vue, même si l'angle change au fil des chapitres. L'envoyée spéciale du titre, c'est Constance, la quarantaine, épouse oisive d'un compositeur de chansons que l'inspiration a présentement abandonné : il avait pourtant produit par le passé quelques tubes planétaires pourvoyeurs, aujourd'hui encore, de confortables royalties. Constance, donc, au moment où elle songe à divorcer et à changer de vie, est kidnappée en plein Paris par trois inconnus, dont l'un avec qui elle coucherait volontiers, et se retrouve cloîtrée dans une ancienne ferme au fin fond de la campagne (en Creuse, mais elle ne le sait pas), gardée par deux des trois inconnus, les deux autres hélas. Syndromes de Stockholm et de Lima aidant, elle s'accoutume assez bien à cette situation s'apparentant à des grandes vacances, qui pour ses ravisseurs a un seul objectif : la mettre en condition et la préparer à un rôle d'agent du contre-espionnage français en Corée du Nord. Mais rien ne se passe vraiment comme prévu pour la plupart des intervenants. Seule Constance peut estimer, de retour à Paris, qu'elle a changé de vie, en tout cas pendant quelques mois...
Dans une écriture ciselée, Jean Échenoz développe un récit où l'humour omniprésent, du genre pince-sans-rire, s'amalgame avec une documentation très savante si bien que, souvent, on en vient à se demander si c'est du lard ou du cochon, interrogation somme toute plutôt plaisante.
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