AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Les_lectures_de_Sophie


Je ne connaissais Silène Edgar qu'à travers ses publications pour la jeunesse, et j'ai découvert que ce roman n'était pas sa première incursion dans le domaine de la littérature « vieillesse » (ce n'est pas moi qui le dit^^). D'ailleurs j'aime ce terme qu'elle emploie dans les remerciements, qui montre l'absurde des catégorisations… Si on ne fait pas de la littérature jeunesse, on fait de la littérature vieillesse ? Pourquoi le monde littéraire est-il si peu poreux entre la littérature jeunesse et le reste ? Et, même si ce n'est pas le sujet aujourd'hui, entre la littérature blanche et le reste ? Pourquoi un auteur / une autrice ne peut-il pas juste écrire ce qui lui vient, sans penser à la catégorisation future ? C'est une sorte de (auto)censure qui s'opère avec cette catégorisation, qui peut brider l'imagination des créateurs par peur de ne pas trouver d'éditeur ou de lecteurs. Comme quoi le sujet abordé par Silène Edgar dans son livre n'est hélas pas si loin de notre réalité.
En effet, une des problématique de Charles face aux modifications de la loi à venir, c'est de continuer à créer, comme il l'a toujours fait, tout en pouvant être publié et passer au travers de la censure d'Etat. Car qui dit censure dit perte de ses privilèges, ce que ni lui ni sa femme ne semblent prêts à accepter…
Revenons sur ce gouvernement qui a instauré les Lois de Santé. Chacun est surveillé, au niveau de son alimentation et de son activité physique. Chacun a un statut et un emploi en fonction de son « utilité » pour la société. Plus on est estimé utile, plus on a d'argent et de libertés pour le dépenser. Charles, lui, est un privilégié, un « Emploi utile classe 5. Fric quasiment à volonté, crédits santé au top… Sa femme peut se permettre de ne rien faire d'autre que de mener une vie mondaine, et lui s'abîme la santé autant qu'il le souhaite. Tant qu'il écrit un roman tous les deux ans. Tant que le Parlement Valide.«
Charles se trouve au pied du mur : va-t-il se plier aux volontés du Parlement et publier un texte qui leur convient pour continuer à mener sa vie « de rêve », ou va-t-il revenir à ses premières amours, quand il écrivait sans réfléchir au succès, aussi subversif que ça soit ? Au risque de tout perdre ?
Comme souvent dans la science-fiction, l'idée de départ du gouvernement pouvait être louable, améliorer les conditions de santé des citoyens, diminuer la mortalité liée aux mauvaises habitude (malbouffe, alcool, tabac…). Mais comme toujours le pouvoir corrompt les puissants, qui veulent toujours plus asseoir leur place, et ici c'est un député qui, à l'approche des élections, veut assurer son rôle. Si un auteur, dans ses romans, a des personnages qui fument, boivent et prennent des risques, comment peuvent-ils être des exemples ? On va suivre Charles dans sa réflexion, et à la découverte de la vie en dehors de sa bulle.
J'ai beaucoup aimé le style de Silène Edgar, clairement en dehors de la littérature jeunesse, mais de manière toute aussi efficace. Et j'ai aussi apprécié sa réflexion sur la liberté d'une manière générale. La liberté de penser, d'écrire, mais aussi d'agir comme on le souhaite. Un beau roman, avec une réflexion intéressante autour de la liberté e la censure, et du pouvoir qu'on les gens de faire changer les choses.
J'ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d'un partenariat avec les éditions J'ai Lu. Merci à eux pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}