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Critique de amuri59


Je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que la maison d'édition Rue de l'échiquier pour l'envoi de ce livre.

Ce livre d'enquête est divisé en trois chapitres : le premier évoque le contexte général et tend à démontrer que la charité se différencie de la solidarité. Les grandes entreprises ou fortunes donnent de manière ponctuelle et inégalitaire. En effet, elles donnent à ce qui permet de mettre en avant les valeurs prônées par la firme, ce qui touche le grand public et les médias. Alors que dans le même temps, l'Etat répartit les richesses pour tous.

Le second chapitre tend à prouver qu'aux Etats-Unis, le don a tué la démocratie et l'Etat providence. Vincent Edin développe la connivence existant entre politique et grandes firmes américaines. Celles-ci financent les campagnes électorales et attendent en contrepartie soit à ne pas être dérangées dans leurs activités soit à tirer des avantages notamment en terme de baisses significatives d'impôts et de taxes, les administrations Reagan et Trump ont été « exemplaires » en ce domaine. D'autant que ces sociétés saupoudrent leurs dons au regard des profits qu'elles génèrent, y compris durant cette pandémie. L'Etat lui-même en appelle aux donateurs pour régler des problèmes qu'Il devrait être le seul à gérer, par exemple lors de l'ouragan Katrina.

Le dernier chapitre se focalise sur la situation française qui ressemble de plus en plus à la situation outre-Atlantique : des réformes fiscales en faveur des plus riches mises en place par Sarkozy et Macron. Les grandes entreprises qui profitent de 60% de déduction fiscale et réalisent de l'optimisation fiscale par le biais de fondation. Et surtout une collusion entre politique et entreprises, puisque celles-ci embauchent nombre d'anciens politiciens.
Vincent Edin nous prouve chiffres à l'appui que l'écart entre riches et pauvres s'est accentué ces trente dernières années alors que le PIB national a été multiplié par trois. La répartition des richesses est donc de plus en plus disproportionnée et l'Etat n'a plus les moyens de protéger autant ses administrés au regard des largesses octroyées.

Ce livre est un plaidoyer contre la politique du don des ultras riches et des grandes entreprises. Enquête un peu trop à charge, à mon avis, car l'auteur n'évoque que peu les sociétés pour qui le don ne relève ni de l'optimisation ni de la publicité. Certaines affirmations m'ont aussi dérangé puisqu'elles se basent sur des références antérieures aux dates des énonciations. Les solutions proposées sont maigres à mon goût et prônent le retour à un Etat fort. Toutefois cette étude montre bien les dérives de notre planète où les entreprises pensent pouvoir tout régir et se poser en sauveur de notre monde.
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