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Critique de saigneurdeguerre


Bernard Arnault, vous connaissez ? Mais si voyons, le big boss de LVMH ! Un monsieur très généreux ! Si ! Si ! 200 millions d'euros pour sauver Notre-Dame au lendemain de l'incendie ! BRAVO ! Et cinq millions, mesdames et messieurs, cinq millions à l'institut Pasteur de Lille pour trouver un traitement contre le COVID ! C'est-y pas beau ça, tant de générosité ?
Soyons un peu mauvaises langues… Tant de générosité mérite d'être saluée, mais le citoyen français sait-il que l'Etat français a fait un cadeau de 500 millions d'euros pour le rachat de la chaîne de joaillerie américaine Tyffany ? (Voir notamment Jérôme Lefilliâtre, « LVMH-Tiffany : derrière la lettre de le Drian, l'influence de Bernard Arnault et l'ombre de l'Elysée », www.liberation.fr, 9 octobre 2020.)

Et si on remonte à l'origine de la fortune de monsieur Arnault, on se retrouve en Mitterandie qui finance en 1984 le rachat de Boussac à grand renfort de dizaines de millions de francs. Quelques années plus tard, monsieur Bernard Arnault fermera ses usines en France… On dit merci qui ?

Critique :

Qui va lire ce livre de Vincent Edin, amis Français qui râlez si souvent et si bien ? Mais pourquoi le lire ? Pour que vous ayez d'excellentes raisons de râler, et là, je me joindrai à vous car « Quand la charité se fout de l'hôpital » est un petit livre de moins de cent pages et d'un petit format qui, sources à l'appui, va vous révéler les dessous de la philanthropie, qu'elle soit discrète à la française ou très voyante à l'américaine.

Vous allez en apprendre des choses ! Et je doute que cela vous fasse plaisir. L'auteur a fait tout son possible pour concentrer en un minimum de pages l'essentiel de cette supercherie que l'on appelle la « philanthropie ». Vous verrez des individus connus parmi les plus riches de la planète donner d'une main une infime partie de ce qu'ils volent de l'autre, le plus souvent tout-à-fait légalement avec l'aide des gouvernants. Je retire donc ce que j'ai dit… Remarquez que bien des ministres (et présidents) veillent à favoriser l'optimisation fiscale qui permet à un petit nombre de ne payer qu'une minuscule partie de leurs colossaux revenus, un pourcentage bien en dessous de ce que paie un citoyen lambda. Ce n'est donc pas du vol. Remarquez que l'Etat lui-même se comporte en philanthrope ! Mais de la philanthropie de l'Etat avec nos sous pour venir en aide aux pauvres milliardaires qui doivent, c'est indispensable pour notre bien-être à tous, devenir plus riches chaque jour afin de favoriser ce fameux ruissellement des richesses, théorie ô combien farfelue qui veut que moins on taxe, les hyper ryches, plus ils dépenseront en en faisant profiter tous ceux en dessous d'eux.

Prenons le cas de Monsieur Bill Gates, fondateur de Microsoft, ce grand bienfaiteur de l'humanité. La Fondation Gates offre des semences aux OGM Monsanto aux agriculteurs. Quant aux enfants, elle leur refuse des remèdes naturels et accessibles pour leur préférer des médicaments chimiques et coûteux contre le paludisme. « Enfin, parce que seuls 3 à 5% des sommes annoncées vont à des projets d'intérêt général, le reste étant placé en actions dans des entreprises aussi engagées qu'Exxon, McDonald's ou encore Coca-Cola – dont la Fondation détient 538 millions de dollars d'actions… »

Mais rassurez-vous, amis Français, cela ne risque pas d'arriver chez vous ! Vos milliardaires sont bien trop pingres que pour donner sans rien recevoir… Cela dit, la situation en Belgique est similaire à plus petite échelle, le pays étant plus petit et moins peuplé.

Toutefois, l'auteur reconnaît qu'il existe de VRAIS mécènes qui se soucient réellement d'aider des artistes sans se mettre en avant, mais ceux-là, peu de chance que vous en entendiez parler.

Vincent Edin explique clairement à quel point les églises aux USA profitent de ce phénomène de dons (exonérables à 100%) puisque ce qu'elles reçoivent dépasse largement les budgets conjugués de l'enseignement et de la santé avec les conséquences dramatiques que l'on a pu constater avec le COVID dans ce pays.

Ce livre se lit très vite, sauf si, comme moi, vous allez vérifier les références que Vincent EDIN aligne à la fin de l'ouvrage pour que nous puissions vérifier ses sources.

Je remercie Babelio et les Editions Rue de l'Echiquier pour m'avoir fait parvenir ce livre que je recommande à tout citoyen qui se sent un petit peu responsable du sort de son pays et de ses habitants. Si vous n'habitez pas la France, ce livre vous concerne tout autant car c'est la compréhension de ces phénomènes de « philanthropie » qui est mise en lumière
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