AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de isa-vp


Parce qu'elles connaissent leurs faiblesses, qu'elles se savent vulnérables dans un monde où l'homme a tous les pouvoirs, parce qu'elles savent ce qu'est souffrir dans son corps et dans son âme, les femmes humiliées, battues, violées se reconnaissent au premier regard.

Joséphine, venue du Gabon, a eu le malheur d'épouser un homme alcoolique et violent, et il lui a fallu beaucoup de force pour décider de quitter son appartement du 18ème arrondissement pour lui échapper, abandonnant sa fille de 8 ans Minga, qui raconte aujourd'hui son histoire.

Retrouvant, à la mort de son père, des lettres qui lui étaient destinées, Minga décide de suivre le parcours de sa mère qui, en disparaissant il y a 40 ans, a repris son métier d'infirmière dans l'humanitaire au sein d'une ONG.

Et c'est dans l'immense camp de réfugiés de Bidibidi en Ouganda qu'elle retrouve sa trace, croisant la route de nombreuses femmes malmenées qui ont, pour la plupart, fui les massacres ethniques de la guerre civile du Soudan du Sud.

Ce roman déchirant est un plaidoyer pour toutes ces femmes « pleines d'échardes ». Il nous parle de leur force de caractère, de leur capacité de résilience et du feu de la haine qui brûle en elles. Et comme Joséphine a pansé ses plaies en aidant les autres, Rose, Jeanne et Veronika, trois femmes du Village 10, vont puiser dans la solidarité féminine, l'énergie qui leur permettra de survivre.

Charline Effah nous plonge dans leur douleur et nous fait partager leurs combats quotidiens, en commençant par le simple droit d'exister en tant qu'êtres humains à part entière et non comme de simples objets appartenant aux hommes.

Chaque jour, dans le monde, la domination masculine fait souffrir les femmes et chaque jour de nouveaux féminicides viennent entacher nos sociétés. Lire et faire lire Les femmes de Bidibidi c'est mesurer la dimension universelle de cette catastrophe humaine et humanitaire pour ne plus accepter l'inacceptable.
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}