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Critique de MarionJL


L'intrigue de ce livre se passe pour moitié dans le camp de réfugié de Bidibidi au nord de l'Ouganda (à la frontière avec le Soudan du sud où une guerre civile a sévi de 2013 à 2020) et pour moitié à Paris. le récit est centré sur les violences faites aux femmes, que ce soit dans le couple, dans un pays en paix, pendant les vicissitudes les plus terribles d'une guerre civile ou dans les camps où les personnages espèrent trouver un refuge. le message porté par le livre est celui d'une sororité de la violence, dont nous sommes toutes victimes et dont nous devons prendre conscience. Celui aussi d'une résilience possible (mais qui semble uniquement douloureuse, j'ai presque du mal à l'appeler résilience) et surtout d'une résistance possible à ces violences . J'ai lu récemment « notre force est infinie » de Leymah Gbowee pour qui, à l'inverse de cette conclusion, le pardon est ce qui permet la reconstruction et la résilience.

J'ai été un peu gênée par le fait que le message se porte uniquement sur la sororité et pas sur l'humanité, surtout dans des contextes de guerre civile où la souffrance n'est pas uniquement féminine. Même si la figure de Moïse, le chef du village 10, est un peu rédemptrice de la violence des autres hommes, j'ai été gênée que dans la résilience proposée pour les femmes, les hommes soient complètement exclus. On a du mal à se dire qu'on peut construire une société équilibrée.

Je n'ai par ailleurs malheureusement été que très peu touchée par ce livre et ai l'impression d'être passée à côté. L'écriture ne m'a pas touchée et je suis restée loin des personnages, malgré une narration à la première personne qui étonnamment suscite assez peu d'empathie pour le personnage principal. Je pense que dans la narration, il y a trop de non dits, les femmes ont une façon de parler peu naturelle, qui fait que je ne me suis pas faite embarquer.

J'ai trouvé dommage aussi que les personnages n'aient pas été plus lumineux dans leur résilience. Je pense en particulier à Jospéhine, la maman de la narratrice qui a choisi d'aider toute sa vie pour se reconstruire, je trouve que son cheminement est mal représenté. Et, même si je comprends que le propos de l'autrice est de dénoncer les violences subies par toutes les femmes, quelque soit leur pays ou leur couleur de peau, j'ai trouvé un peu maladroit de mettre sur un pied d'égalité une femme dont la mère était battue et des femmes ayant fui la guerre, ayant été violées et ayant vu mourir leurs enfants.

J'ai donc un ressenti ambivalent car je pense que le sujet du livre est très important (les camps de réfugié, la guerre civile interminable qui pour des idéaux de vivre ensemble ne fait que détruire, les violences faites aux femmes dans nos sociétés en paix), j'ai trouvé des maladresses dans la construction du récit. Peut-être que trop de thèmes ont été traités? Et je suis du coup passée à côté. Je lirai cependant d'autres livres de cette autrice car j'ai aimé son approche et sa capacité à me questionner. le rendez-vous ne sera peut-être pas manqué pour ceux-là.
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