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Critique de elleaimelire


Pour Ali qui n'a jamais connu de temps meilleur que la guerre, les bombardements à Kaboul font partie de son quotidien. Un jour, à son retour de l'école, il découvre que sa maison a été détruite. Ses parents sont morts, il ne lui reste que Mohammed, son grand frère. Ce dernier prend la décision de fuir l'Afghanistan pour leur offrir une vie meilleure.

"Je ne la vois pas. Je ne comprends pas. Elle devrait être là, mais elle n'y est pas. Il n'y a qu'un amas informe de décombres. Je me dis que j'ai dû me perdre : est-ce que ça m'est déjà arrivé ? Jamais, autant que je m'en souvienne. Je m'assieds sagement sur un muret : quelqu'un viendra forcément me chercher."

Ali Ehsani nous raconte ce long périple comme il s'en souvient et comme il l'a vécu, avec ses yeux d'enfant, du haut de ses seulement huit ans au début de ce long et dangereux voyage. le roman s'ouvre sur le jour où il tente de passer en Italie, accroché sous un camion. Il a alors treize ans. Il est seul désormais. Qu'est-il arrivé à Mohammed ? Au fil des pages, nous découvrons ce qu'il s'est passé entre le bombardement de leur maison et ce jour où Ali se retrouve seul.

"– Nous sommes comme les oiseaux, as-tu dit.
– Pourquoi ?
– Parce que les oiseaux volent là où ils veulent et nous, on va voler très loin."

Le récit est poignant. Bouleversant. L'exode est terrible. Dangereuse. Les conditions de vie inhumaines. A chaque instant, ils risquent de mourir, mais ils sont animés par l'espoir de vivre enfin des jours meilleurs. Ils sont prêts à tout. A chaque étape du voyage, ils doivent faire confiance à des inconnus, trouver un endroit où se cacher et se reposer. Souvent ils doivent aussi travailler. Sans se faire remarquer. Parce qu'ils ne sont que clandestins, ils n'ont pas le droit d'être là. Pour pouvoir continuer leur route, aller au bout de leur rêve.

Que d'émotions dans ce roman. J'ai eu tellement peur pour Ali et Mohammed, à chaque instant. J'ai aussi été impressionnée par le courage, la détermination et la persévérance de ce grand frère si protecteur envers son petit frère. On ressent fortement l'amour qui les unit et leur permet de survivre et d'avancer. Ce qui est aussi très marquant c'est la vitesse à laquelle Ali grandit. Mohammed essaie pourtant de le préserver (cela m'a fait penser à La vie est belle de Roberto Benigni par moment) mais le monde de l'enfance le quitte, malgré lui, malgré eux, très rapidement pour celui de la réalité des adultes dans ce contexte particulier de guerre. Impossible de conserver sa candeur quand on vit dans des conditions extrêmes, entre guerre, exil et clandestinité. L'espoir est finalement plus fort que la peur, la peur de mourir.

"Nous avions tous un peu peur. Nous ne le disions pas mais nous avions peur."

Ce soir on regardera les étoiles, en plus d'être le récit d'un exil, est aussi un roman initiatique. Ali se construit et apprend durant ce dangereux voyage. Toujours la peur au ventre, il essaie de profiter de petits instants de bonheur au fil des rencontres. de petit garçon insouciant, il devient un adulte qui a perdu son innocence.

Un livre que je recommande, un livre qui nous montre l'espoir des migrants à la recherche d'une vie simple, juste meilleure que leur quotidien sous les bombes. Un récit qui interroge, mais plus tout qui dénonce l'atrocité de la guerre et les conditions de vie et de fuite des migrants. Un témoignage puissant. Bouleversant. Un roman de l'espoir.

Merci encore aux éditions Belfond et à Netgalley pour l'envoi de cet ebook.
Lien : https://ellemlireblog.wordpr..
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