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Critique de Sachenka


« La démocratie est la solution. » Cette phrase, tel un leitmotiv, conclut presque tous les articles écrits par Alaa El Aswany, parus à l'origine dans sa chronique hebdomadaire, dont plusieurs ont été réunies dans ce recueil, Extrémisme religieux et dictature. Ces articles, destinés à ses concitoyens égyptiens, tentent de démontrer comment les dictatures, tant militaires que religieuses, ont ruiné et continuent à ruiner l'Égypte. Son discours suit un raisonnement logique, construit en s'appuyant sur des exemples bien précis, issus de l'actualité, des faits divers, des statistiques émises, des propos recueillis et retransmis par d'autres médias, etc. Par exemple, il parle des persécutions dont sont victimes les coptes en Égypte, alors que les Égyptiens se montrent facilement outrés quand des musulmans sont victimes de vexations en Occident. Deux poids deux mesures. Il parle aussi du sort réservé aux femmes, transformées en objet, cachées sous burqa ou niqab, provoquant des déviances sexuelles chez les hommes.

Commencée sous la présidence de Moubarak et poursuivies par la suite sous celle de Morsi, après la révolution. Selon El Aswany, ces dictatures minent l'Égypte mais, s'il en est ainsi, c'est parce que les Égyptiens s'en accomodent. Et cela à cause de la religion qui prône l'obéissance. L'islam, tel qu'il est présenté en Égypte, n'est pas ce qu'il était jadis. Et, par jadis, il fait référence aux années 1970, donc pas si loin que ça. Selon l'auteur, tout a commencé avec l'argent du pétrole, qui a permis aux nations du golfe de répandre leur doctrine wahhabite ou salafiste, plus rigoriste, qui interprète, qui déforme, voire qui contredit les valeurs de l'islam. Parce que liberté, égalité, justice et démocratie ne sont pas du tout incompatible avec la religion du prophète.

Telle qu'il est prôné par la doctrine wahhabite, l'islam est un nouveau type de fascisme. Surtout que, dans ce mouvement, on assimile un bon musulman exclusivement à quelqu'un qui suit cet enseignement. Et quelqu'un qui le critique ne l'est pas. Aucun dialogue n'est possible. Toutefois, quand la religion se mêle de politique (comme avec les Frères musulmans), il n'y a plus d'issue possible. Être contre les Frères musulmans signifie-t-il être mauvais musulman, quoique ces politiciens proposent?

La seule façon de se défaire de cette influence tendancieuse, de cesser de tolérer les injustices et la corruption au plus haut niveau, c'est de promouvoir la démocratie. Quand les Égyptiens, au lieu de suivre les dictats de leurs imams (dont beaucoup seraient soumis aux autorités et/ou aux Saoudiens wahhabites) et réfléchiront par eux-mêmes, les choses iront mieux. Je souhaite de tout coeur que la situation s'améliore dans ce merveilleux pays, que les promesses de la Révolution se réalisent.
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