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Critique de fanfanouche24


Roman déniché et emprunté ce 18 août 2022 à ma médiathèque.

Je viens de me rendre compte en transcrivant des extraits que ce texte était noté dans " mes curiosités " depuis un bon moment...!
Voilà qui est réparé !

Un texte très sobre mettant en scène une famille très , très pauvre dans un village égyptien ; ceci raconté à travers trois séquences courtes, sans complaisance, teintées d'une sorte d'ironie grinçante , décrivant les aventures et mésaventures du père, Zaghdoul, de la mère, Sakina, et du fils aîné, Zahir...dans des boulots précaires qui les font juste " manger" et échapper momentanément aux emprunts de " pain", aux dettes, et à la FAIM
lancinante, habituelle...!

Ainsi s'explique l'immense perplexité du fils aîné, Zahir, ami du fils de l' instituteur, Abdallah, lorsque ce dernier lui parle de ses trois repas quotidiens. Son ami, terrifié par un père très dur, a toutefois la gentillesse de donner en cachette, à Zahir, de la nourriture !

"Ils étaient souvent ensemble lorsque Abdallah le quittait à midi pour rentrer déjeuner. Au commencement, il en fût surpris: il y avait donc des gens qui mangeaient à heures fixes ?
Il ne posa pourtant aucune question- il n'aimait pas questionner quand il ne comprenait pas, préférant attendre que la réponse vînt d'elle-même. "

Zaghdoul, le père, est une sorte de " Candide", il passe son temps à rendre service aux autres sans rien demander en échange; il aime la compagnie, discuter ou écouter les personnes instruites pour réfléchir sur des sujets inconnus...il est comme déconnecté de la réalité ! Lorsqu'il parvient à trouver un patron, ce n'est jamais pour bien longtemps !...dans ces moments là, sa femme souffle un peu et ils se retrouvent tous les 4; les parents et leurs deux jeunes fils... autour du pain, âprement obtenu !!

Sa femme, Sakina...se débat au quotidien pour calmer la faim de ses enfants...elle jongle, emprunte des galettes de pain à ses voisines; qu'elle rend toujours scrupuleusement; Un jour, Sakina , à bout d'idées, est obligée d'envoyer son fils aîné au four d'Abbas, four subventionné du village; Zahir va aider Abduh, le "mitron, homme bienveillant qui le laisse prendre les résidus brûlés et les brisures des galettes de pain contre le nettoyage du four...Abduh est un homme très compatissant envers l'enfant et le force à prendre le maximum de brisures de pain; ce qui rend enragé son patron.Abduh finira par partir...

"Ce jour là, ils mangèrent à leur faim.Il restait même un peu de pain.Zahir n'était pas peu fier quand ses croûtons furent hissés dans le garde-manger, mais il n'en montra rien"

Ce récit montre une société villageoise avec juste deux sortes de " populations " : celle qui mange à sa faim, et bien plus....de façon outrancière et les autres déshérités, qui se retrouvent quasiment à mendier pour ne pas " mourir de faim", littéralement...

Cette famille, en dépit de son extrême pauvreté garde miraculeusement cohésion, affection , les uns envers les autres, et dignité ...ce qui tient de l'exploit, au vu du dénuement où ils se trouvent, tous les quatre. l''impression de se retrouver dans une sorte de " Cour des miracles..."

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