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Critique de Enroute


L'auteur fournit un travail très personnel, guidé par son inspiration propre, qui l'amène à évoquer l'"Occident" qui peuple ses idées, sans le définir, au nom d'une communauté humaine tout aussi floue, la "conscience politique arabe". Cette expression serait la meilleure pour désigner ce sur quoi l'auteur souhaite disserter, mais sans qu'il soit en mesure de détailler ce qu'elle signifie : on sait seulement que "c'est un concept assez vaste pour incorporer les facteurs non arabes qui ont eu un impact sur cette conscience". On ne sait donc pas quelle est cette conscience qui potentiellement s'éveille chez tout habitant du monde, ce qui présage d'un travail tout de même assez ambitieux. Une citation, toujours en introduction révèle qu'"Occident" désigne "Alger, Tripoli, Oran et Grenade" et dans le premier chapitre, "Europe" remplace parfois "Occident" sans que cette permutation soit explicitée, ni détaillée les raisons du glissement entre l'Afrique du Nord et l'Europe. L'auteur emploie très souvent le personnel "nous" ("notre" civilisation), sans que l'on comprenne qui est ce "nous". On ne comprend pas davantage qui est ce "eux".
Enfin, toute énonciation est systématiquement suivie d'une modulation, voire d'une contradiction, ce qui multiplie les paradoxes et contribue à perdre le lecteur dans le "labyrinthe" des pensées de l'auteur où le "fil d'Ariane", pour reprendre son image, est introuvable.
Pour résumer, l'impression dominante est que l'auteur n'est pas parvenu à dépasser l'imaginaire qui l'habite mais qu'il se contente de décrire par des citations puisées au hasard de sa bibliothèque la "vision" (selon ses termes) clivante qui hante ses pensées. On perçoit une volonté chez lui de ménager les susceptibilité et de prôner la fraternité, mais malheureusement l'imprécision du travail pourrait bien au contraire véhiculer des certitudes et des principes de scission du monde qui s'éloignent de l'approche consensuelle qu'il défend avec ostentation.
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